La commission spéciale covid du parlement wallon entre dans le vif du sujet

En auditionnant ce vendredi Christie Morreale, ministre régionale de la Santé, la commission spéciale covid-19 du Parlement de Wallonie entre dans le vif du sujet. Enfin! , n'a pas manqué de souligner l'opposition, après les auditions, les semaines précédentes, d'Elio Di Rupo, de Willy Borsus et de Philippe Henry qui se sont souvent résumées en une litanie des mesures prises par l'exécutif pour faire face à la crise.

Avec Christie Morreale, c'est évidemment la douloureuse question de la gestion de la pandémie dans les maisons de repos qui est cette fois au coeur des discussions.

On le sait, et un rapport de Médecins sans Frontières le confirme, ce sont elles qui ont payé le plus lourd tribut à l'épidémie. En Belgique, quelque 6.000 de leurs pensionnaires sont décédés, dont 4.800 au sein même de leur institution, leur hospitalisation ayant parfois été refusée pour ne pas saturer le système hospitalier, ce que craignaient particulièrement les autorités.

"Nos aînés ont vraiment été les sacrifiés de la gestion en urgence", a regretté le député cdH Benoît Dispa. "Nous ne ferons pas de chasse aux sorcières et nous ne demanderons pas la démission de la ministre. Mais si nous voulons aller au fond des choses, et c'est notre intention, nous devons sortir de la parole institutionnelle et entendre des acteurs de terrain le plus rapidement possible", a-t-il ajouté.

"Nous voulions une commission d'enquête sur les maisons de repos qui a été refusée", a pour sa part rappelé le chef de groupe du PTB au parlement wallon, Germain Mugemangango. "Aujourd'hui, on voit que la principale préoccupation de la majorité, c'est d'éviter de désigner des responsables". Or, il existe des responsabilités politiques "et nous devons des déterminer", a-t-il estimé.

"Notre mission, c'est d'établir une série de recommandations pour lesquelles l'avis de la ministre est essentiel", leur a répondu le chef de groupe MR au parlement régional, Jean-Paul Wahl.

"Cette Commission a bien pour objectif d'évaluer ce qu'il s'est passé pour éviter à l'avenir de commettre d'éventuelles erreurs semblables. Notre objectif n'est donc pas - comme certains s'en plaignent - de noyer le poisson, mais de faire un travail objectif et rigoureux en toute humilité", a renchéri son homologue socialiste, André Frédéric.

D'humilité, il en a également été question dans l'introduction de la ministre Morreale devant les parlementaires de la commission spéciale. "Nous avons été confrontés à une crise sanitaire sans précédent durant le siècle écoulé, avec parfois le dénuement qui nous affecte tous face à l'inconnu. Mais nous avons fait face. Avec toute l'humilité qui s'impose, nous avons fait au mieux, en assumant nos responsabilités et en mobilisant toutes nos énergies et toutes nos ressources: financières, professionnelles et humaines", a-t-elle dit.

"Nous ne sortons pas indemnes de cette épreuve commune. Nous avons changé et, sur certains points, c'est une bonne chose car nous avons appris, déjà, énormément. Et si personne ne peut s'avancer à dire 'plus jamais cela', nous pouvons dire que nous sommes mieux armés qu'hier pour faire face à un avenir que nul ne pourra cependant jamais prévoir", a poursuivi Christie Morreale.

"Cette commission doit nous permettre de renforcer encore cette préparation", a-t-elle encore assuré.

Les réponses de la ministre aux nombreuses questions des élus régionaux sont attendues dans l'après-midi.

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