Le gouvernement n’a pas donné suite à la demande du Cartel et de l’ABSyM d’indexer les tickets modérateurs. Parallèlement, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke prévoit, dans le cadre du budget 2026, une nouvelle économie de 62,2 millions d’euros à charge du secteur médical. Les syndicats de médecins ont jusqu’au 30 juin pour proposer des alternatives.
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans le contexte de dépassements budgétaires dans plusieurs secteurs, dont celui des médecins, apparus lors de la clôture du budget 2024 et soumis récemment aux syndicats.
D’après une note du Comité de l’assurance consultée par Medi-Sphère, le ministre a été chargé par le Conseil des ministres d’élaborer un ensemble de mesures de gestion pour un montant total de 144,5 millions d’euros. Celles-ci doivent entrer en vigueur le 1er janvier 2026. La répartition des efforts d’économie repose sur les dépassements constatés en 2024.
Contribution du secteur médical
Selon cette note datée du 28 avril, la part attendue du secteur médical s’élève à 66,2 millions d’euros. Les maisons médicales sont mentionnées séparément : elles doivent réaliser une économie de 4,3 millions d’euros, ce qui correspond à une contribution proportionnelle de 1,16 %, identique à celle demandée au reste du secteur médical. Le secteur pharmaceutique est mis à contribution à hauteur de 50,7 millions d’euros, celui des implants et dispositifs invasifs à hauteur de 23,5 millions.
Une marge pour des propositions
Les secteurs concernés ont jusqu’au 30 juin 2025 pour soumettre des propositions de mesures qui devront s’appliquer à partir du 1er janvier 2026. À défaut, le gouvernement pourra intervenir avec des dispositions contraignantes, précise la note. Le Comité de l’assurance souligne la nécessité d’une stricte discipline budgétaire dans un contexte de demande croissante en soins et de ressources publiques limitées.
Une suite de mesures sans réponse aux propositions
Pour les syndicats médicaux, cette nouvelle exigence budgétaire n’est pas une surprise, étant donné les procédures habituelles dans l’élaboration des budgets. Ils constatent toutefois que les économies s’enchaînent ces derniers mois, sans que les propositions qu’ils mettent sur la table ne soient prises en considération.
L’indexation du ticket modérateur reste écartée
La semaine dernière, le Cartel et l’ABSyM ont présenté une proposition « concrète et largement soutenue par la base » visant à indexer les tickets modérateurs chez les médecins généralistes. Ces montants n’ont pas été revus depuis vingt ans. Selon les syndicats, une telle mesure permettrait de générer au moins 114 millions d’euros par an, avec un effet récurrent. Plus, si elle était également appliquée chez les médecins spécialistes.
Ils estiment que cette réforme permettrait de compenser directement les économies prévues en 2026. Mais leur proposition n’a pas été retenue, ni par le ministre Vandenbroucke, ni par les mutualités.