FWB: Le non de Glatigny au master de médecine pour l'UMons recalé par le gouvernement

Annoncé la semaine dernière dans une interview à la presse, le refus de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), de permettre à l'UMons d'organiser un master en médecine a été recalé jeudi par le gouvernement, a-t-on appris de sources concordantes.

Inscrit à l'ordre du jour de la réunion du gouvernement, le texte qui devait confirmer cette décision n'a pas été approuvé, mais reporté sine die, en raison de l'opposition de ses partenaires de majorité.

Dès la sortie de la ministre dans la presse, plusieurs voix s'étaient élevées au sein du PS et d'Ecolo pour dénoncer une décision jugée non-concertée. Ces commentaires laissaient logiquement présager quelques difficultés pour Mme Glatigny ce jeudi en réunion du gouvernement où son texte passait en première lecture.

Jeudi après-midi, son cabinet refusait toutefois d'y voir une quelconque rebuffade.

"Le point a été discuté par les ministres et a simplement été reporté, comme cela arrive régulièrement. Il sera remis sur la table du gouvernement dans deux semaines pour poursuivre les discussions autour des 57 habilitations proposées", a-t-il commenté.

N'organisant actuellement que le cycle de bachelier en médecine, l'UMons souhaitait pouvoir organiser également à l'avenir le cycle de master dans cette filière, en plus donc de l'ULB, de l'UCLouvain et de l'ULiège. 

L'UNamur, elle aussi dotée du seul bachelier en médecine, demandait pour sa part à pouvoir organiser le master de médecine générale.

La ministre Glatigny s'oppose toutefois à ces deux demandes d'autorisation, appelées "habilitations" dans le jargon propre à l'enseignement supérieur. 

Pour elle, l'ouverture de ces deux nouveaux master en médecine ne peut se justifier alors que le nombre de médecins est contingenté chez nous. 

Elle redoute aussi l'augmentation des coûts que généreraient ces deux nouvelles habilitations. La situation budgétaire de la FWB est en effet très dégradée. De plus, l'enseignement supérieur fonctionne dans une enveloppe fermée, l'argent donné aux uns devant bien souvent être pris à d'autres.

Courroucé, le recteur de l'UMons, Philippe Dubois, avait qualifié la décision de Mme Glatigny de "coup de poignard dans le dos des Hainuyers", alors que la région souffre d'une pénurie de médecins, avait-il dénoncé.

Le président du PS, Paul Magnette, y est aussi allé de son commentaire, piquant discrètement au passage son homologue montois Georges-Louis Bouchez.

"Le MR ne peut pas stigmatiser et dénigrer le Hainaut dès qu'il le peut et en même temps, utiliser tous ses leviers politiques pour freiner son essor en bloquant son développement universitaire", lâchait ainsi le Carolo en début de semaine sur Twitter.

Ces tensions au sein du gouvernement de la FWB autour du projet de master en médecine de l'UMons interviennent après des mois de bras de fer autour de la désignation compliquée du successeur de Bernard De Vos comme nouveau délégué général aux droits de l'enfant (DGDE).

Lire aussi : 

> Les étudiants de l'UMons manifestent contre le refus du master en médecine

> Une pétition réclame un master en Médecine dans le Hainaut

> La création d'un Master en médecine à l'UMons "plus que nécessaire", selon la FEF

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Derniers commentaires

  • albert HEINTZ

    27 février 2023

    Apres les délires ferroviaires du Mons de Di Ruppo, voici les délires universitaires, mais c' est avec MES sous!!!

  • Francois Planchon

    19 février 2023

    Dans la balance, pourquoi ne pas évoquer le coût, pour les familles, des kots étudiants, et les inconvénients de devoir suivre des études loin de chez soi ? Pouvoir étudier en bénéficiant de la proximité familiale est aussi un gage de réussite des études, de la qualité de vie...

  • François De Saedeleer

    17 février 2023

    Paul Magnette a-t-il peut-être des fonds spéciaux à attribuer au Hainaut ?

  • Jacques MAIRESSE

    16 février 2023

    Il faut supprimer le numerus clausus!

  • Marc BEAUDUIN

    16 février 2023

    Arrêtons ce régionalisme coûteux et cher au PS et à son président…Pourquoi une université dans chaque ville…chaque village… pour être proche du citoyen . Je félicite le MR , son président et administrateur lucide de l’ UMONS , G L Bouchez qui n’est pas tombé dans “ le piège “ du PS et évidemment …la ministre Glatigny , responsable des deniers publiques
    Marc Beauduin MD, PhD

  • Michel MASSON

    16 février 2023

    Arrêtons de gaspiller un argent de plus en p lus cher.
    Une ville comme Bruxelles qui compte déjà 4 universités faire rire tous les enseignants des pays qui nous entourent. Il est souvent de trouver des Professeurs de valeur pour tous les postes existants.
    Dr Michel Masson