"Ici tout est possible! ", la "multipionnière" Niki de Saint Phalle au BAM à Mons

Dans le cadre de la première Biennale "Mons. Capitale culturelle", le BAM, le Musée des Beaux-Arts de Mons, sera le théâtre, du 15 septembre au 13 janvier, de la première rétrospective d'envergure en Belgique de l'oeuvre de l'artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle (1930-2002), intitulée "Ici, tout est possible ! ".

Cette exposition met en lumière toutes les facettes de cette créatrice qui fut à la fois peintre, assemblagiste, sculpteure, graveuse, performeuse, architecte et cinéaste expérimentale, ce qui permettra aux visiteurs de renouveler profondément leur regard sur le travail de cette "multipionnière" qui, par sa personnalité hors norme s, s'est forgée la reconnaissance internationale.

Niki de Saint Phalle est l'une des artistes les plus populaires du XXe siècle, bien que de nombreuses facettes de son oeuvre très diversifiée et complexe restent encore à découvrir. Elle compte aussi parmi les premières artistes femmes à rencontrer la notoriété de son vivant et à jouer de sa personnalité médiatique. En effet, elle aura été l'une des premières, au même titre que le "pop-artiste" Andy Warhol, à utiliser la presse et les médias pour contrôler ou orienter la perception de son travail.

Autodidacte, elle s'inspirera de Gaudi, Dubuffet et Pollock, pour exprimer, dès la fin des années 1950, un univers singulier, en dehors de toute tendance et mouvement. Pour ce faire, elle fait appel aux grands thèmes et mythes, tantôt d'un caractère joyeux et coloré, tantôt empreints de violence et reflétant son engagement et sa radicalité aux contenus politique et féministe.

Au cours de ses 50 années de carrière artistique, elle ne cessera de mettre tout en oeuvre pour devenir l'égale de l'homme dans une société patriarcale. Pour ce faire, elle se montrera audacieuse, provocante, voire iconoclaste, refusant de se laisser inféoder aux carcans imposés par les musées et les galeries, mais elle cherchera, au contraire, le contact direct avec le grand public qu'elle invitera même à participer à son processus de création.

Plus de 140 de ses oeuvres sont présentées ici sur deux étages, dans une approche chronologique qui suit l'évolution de l'artiste, depuis ses premiers assemblages de tableaux des années 1950, aux célèbres "Tirs" du début des années 1960 en passant par ses sculptures de "Mariées" et "Accouchements" du milieu des années 1960 et jusqu'à ses fameuses "Nanas", véritables hymnes à la féminité et demeurées emblématiques de son projet artistique.

Par ailleurs, trois de ses oeuvres monumentales "habitent" le centre-ville: dans le jardin du BAM, dans le Jardin du Mayeur ainsi que dans le parc du Beffroi, reflétant ainsi l'intérêt porté par l'artiste aux espaces publics.

Née en France où elle passera une grande partie de sa vie, mais élevée aux Etats-Unis, Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle, ne cessera de voyager entre ces deux mondes et de fédérer les tendances artistiques "libérées" qui y étaient présentes. Elle sera la seule femme liée au "Nouveau Réalisme", cofondé en 1960 par le créateur suisse Jean Tinguely qu'elle rencontra en 1956. Les deux artistes ne cesseront de s'inspirer tout au long de leur vie, tant privée qu'artistique. Le "Nouveau Réalisme" aura comme cofondateurs Yves Klein, Daniel Spoerri, Jacques Villeglé, Pierre Restany et Arman qui seront rejoints, par la suite, par Niki de Saint-Phalle, César ou encore Christo.

Mais elle aura donc aussi été une artiste américaine aux côtés de Jasper Johns et Robert Rauschenberg, annonçant le "Pop Art" dont son approche renouvelle la lecture. Le multiculturalisme, la question raciale et la critique de la politique de George Bush seront les sujets américains caractérisant ses dernières oeuvres. Elle décédera à San Diego, en Californie.

Fille, épouse, guerrière, sorcière et déesse, pour n'en citer que quelques-unes, sont autant de facettes ou d'interprétations susceptibles de qualifier ses fameuses "Nanas" qui sont autant d'autoportraits, à la fois réels et fantasmés, de l'artiste et de la femme contemporaine. Les séries successives des "Mariées", "Accouchements" et "Déesses" et puis, après les "Nanas", des "Mères dévorantes" constituent en soi une véritable mythologie féminine.

Mais elle aura aussi l'ambition et le souci de s'adresser à tous, bien au-delà du seul public des musées. Projets architecturaux, sculptures monumentales, fontaines, parcs pour enfants, jardins ésotériques et même maisons habitables figurent parmi ses plus importantes réalisations.

L'exposition est accessible au public du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00. Le BAM est situé rue Neuve, 8, à Mons. Informations - Tél: 065-40 53 25 et www.bam.mons.be

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