Syndicats médicaux et MG wallons: les points qui fâchent (sondage)

L’UOAD, le cercle des MG dinantais, a questionné ses membres sur la défense professionnelle. Les résultats de ce sondage ont été dévoilés samedi, lors d’un débat rassemblant e.a. des leaders du GBO et de l’ABSyM. L’échantillon est petit, la méconnaissance du who’s who dans la représentation des MG plutôt grande, et les réponses pas fort agréables à entendre pour les syndicalistes.

Le titre du débat de l’UOAD était: «la défense professionnelle disparaît-elle dans l’indifférence générale?» A lire les réponses de la septantaine de membres qui ont participé à l’enquête, l’action des syndicats en faveur de la profession est, en tout cas, peu visible (les ‘plutôt d’accord’ sont 52%). C’est peut-être ce qui explique que 79,5% des répondants ne cotisent pas à un mouvement syndical.

L’ABSyM est perçu comme un syndicat de spécialistes par 70% des généralistes dinantais participants, le GBO comme le syndicat des MG à 86%. Mais, en fait, les répondants semblent ne pas bien identifier les différentes ‘boutiques’ qui travaillent pour et avec les MG: plus des 2/3 des répondants déclarent «ne plus s’y retrouver» entre FAGw, SSMG, GBO, ABSyM, cercles, asbl PMG-LD, Ordre… Confusion qui fait sans doute que la proposition de créer un syndicat unique pour la défense du métier séduit 71% de participants.

Du côté des panelistes invités par l’UOAD, notamment Paul De Munck (GBO), Jacques de Toeuf (ABSyM), Guy Delrée (FAGw) et Thomas Orban (SSMG), et alors qu’on est à quelques encablures des élections médicales 2018, une telle intégration n’est pas d’actualité. Les deux syndicats traditionnels ont chacun leurs valeurs; les cercles wallons et la société scientifique ont rappelé leur ‘territoire naturel’ de prérogatives. Pas d’intégration, donc, mais toutefois l’apparition récente d’un cénacle de cohabitation, au sein duquel ils se rencontrent déjà, avec en outre les cercles bruxellois et les DUMG des trois facultés de médecine du sud du pays: le Collège de médecine générale.

Les points qui fâchent

Sur quels plans les MG dinantais estiment-ils que leurs conditions de travail laissent à désirer? La pression trop marquée vers l’informatisation revient chez 75% de répondants, avec asservissement accru au politique (quasi 80%), ce qui n’empêche pas 58% d’être favorables à la prescription électronique. Les participants déplorent aussi une surcharge administrative qui croît d’année en année (à 93%) et des honoraires insuffisants par rapport au travail fourni (à 96%).

Qui, évidemment, irait dire ‘non’ quand on évoque une revalorisation… GBO et ABSyM ont rappelé le chemin déjà parcouru ces dernières années dans le relèvement des honoraires, mais aussi le contexte budgétaire très dur des derniers temps. Pour quasi 7 répondants sur 10, les syndicats obéissent de toute façon à ce que décide le politique – ce qui a poussé les panelistes à admettre les limites de leur action, l’étroitesse de leur marge de manœuvre, mais à insister: «Sans nous, ce serait pire!»

Il règne dans les sphères décisionnelles «une incompréhension majeure des réalités du terrain», souligne encore le Dr De Munck, que le syndicat s’emploie à corriger. Les répondants, à une écrasante majorité (94,5%), sont justement d’avis que les politiques ne connaissent pas suffisamment la médecine de terrain en Wallonie.

A noter que malgré les préoccupations massivement présentes chez les généralistes (cf. supra), seuls 46,5 % d’entre eux sacrifieraient un jour de travail pour aller manifester à Bruxelles; 52% trouvent qu’une grève médicale n’est plus envisageable en 2018.

> Lire aussi: Les syndicats médicaux ont-ils encore du pouvoir? J. de Toeuf et P. De Munck répondent aux MG

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