Le GBO/Cartel rejette fermement l’idée d’un financement des syndicats médicaux conditionné au taux de conventionnement individuel des prestataires. C’est ce que le syndicat a rappelé vendredi lors d’une rencontre avec le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke, selon un communiqué diffusé mardi. Pour le GBO/Cartel, l’indépendance syndicale n’est pas négociable.
Dans un article publié la semaine dernière, Medi-Sphère et Le Spécialiste rapportaient l’intention du ministre d’ajuster les subsides alloués aux syndicats représentatifs en fonction du taux d’adhésion de leurs membres à la convention médico-mutualiste. Une orientation que le GBO/Cartel qualifie de « pression politique » incompatible avec la liberté syndicale. « Le GBO/Cartel a marqué d’emblée sa totale opposition à un conditionnement du financement des syndicats au taux de conventionnement individuel », insiste le syndicat.
Présent à une réunion avec le cabinet Vandenbroucke le 9 mai, le GBO/Cartel a profité de l’occasion pour mettre la question sur la table, aux côtés d’autres dossiers urgents comme la pénurie en zone rurale ou le sort des phono-consultations. Tout en reconnaissant que l’objectif d’un conventionnement plus large vise à renforcer l’accessibilité aux soins, le syndicat insiste sur la nécessité d’en passer par une revalorisation de la convention elle-même. « L’intention légitime du ministre est d’augmenter l’accessibilité aux soins par un conventionnement le plus large. Ce n’est une surprise pour personne », note le texte, avant d’ajouter : « Et si l’augmentation du taux de conventionnement passait par une convention médico-mutualiste plus attractive ? »
Pour le GBO/Cartel, conventionnement et financement syndical sont deux réalités distinctes qu’il ne faut pas confondre. Le syndicat rappelle que l’objectif a toujours été de « négocier des accords tarifaires justes et équilibrés afin de permettre à un maximum de médecins de rester au sein de la convention », tout en garantissant aux prestataires la liberté d’en sortir si les conditions ne leur permettent pas de continuer.
Le texte précise que les subsides versés par l’INAMI aux syndicats ne constituent pas un « financement » au sens strict, mais la juste rémunération d’un travail de concertation et de représentation. « Ce que les syndicats réclament à l’INAMI est le juste prix de leurs prestations effectuées dans son cadre : honoraires de consultance et de médiation », peut-on lire. Ces montants sont aujourd’hui jugés insuffisants au regard de l’implication demandée.
Le GBO/Cartel s’oppose dès lors à toute logique de financement « au résultat » qui ferait peser sur les syndicats la responsabilité du taux d’adhésion individuel. « Dans cette exigence de résultat, les syndicats médicaux sont pointés comme seuls responsables de la qualité de l’accord et de l’adhésion individuelle des prestataires, pourtant indépendante de leur champ d’action. »
Fidèle à ses principes, le syndicat réaffirme son refus de tout conflit d’intérêts, qu’il vienne du secteur privé ou des autorités publiques. « Le GBO/Cartel a toujours refusé d’être sponsorisé par les firmes pharmaceutiques ou d’autres sponsors qui auraient pu influencer sa pensée », insiste-t-il, avant de conclure par une citation de Benjamin Franklin : « Celui qui est prêt à sacrifier un peu de sa liberté pour un peu de sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre et risque de perdre les deux. »
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