Démence: une consommation importante d'alcool est un facteur de risque

Une consommation importante et régulière d'alcool est un facteur majeur de risque pour tous les types de démence, en particulier les démences précoces, selon une étude publiée mercredi et basée sur des données des hôpitaux français.

Sur plus de 57.000 cas de démences précoces observés en France entre 2008 et 2013, plus de la moitié étaient soit directement attribuables à des dommages cérébraux liés à l'alcool (39%) soit accompagnés d'une consommation excessive (18%), selon cette étude publiée dans la revue Lancet Public Health.

En outre, une consommation excessive d'alcool était associée avec un risque trois fois plus important de démence, tous types confondus, selon l'étude menée par la société d'analyse statistique Then (Translational health economics network), basée à Paris, et l'Inserm (institut de recherche public français)

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 47 millions de personnes environ sont atteintes de démences dans le monde, dont 60 à 70% souffrant de la maladie d'Alzheimer. On parle de démence précoce avant 65 ans. 

"Une consommation importante d'alcool devrait être reconnue comme un facteur de risque majeur pour tous les types de démence", a estimé l'un des auteurs de l'étude, le docteur Michaël Schwarzinger, qui prône le dépistage des consommations excessives d'alcool. 

"Le lien entre la démence et l'alcool nécessite des recherches supplémentaires mais résulte probablement du fait que l'alcool cause des dommages permanents au cerveau", a-t-il poursuivi.

En outre, il a souligné qu'une consommation importante d'alcool est associée à une pression sanguine élevée, au diabète, à des problèmes cardiaques: autant de facteurs qui peuvent augmenter le risque de démence vasculaire (trouble apparaissant après des accidents vasculaires cérébraux).

"Cette étude fournit de nouvelles données qui suggèrent que les troubles liés à l'alcool sont fortement associés avec un risque de démence", a commenté un expert indépendant, le docteur David Llewellyn, cité par le Science media centre. 

"Mais réduire une consommation importante ne permet pas nécessairement de réduire le risque de démence ou de le retarder", a-t-il nuancé en soulignant que ce type d'étude ne permet pas de démontrer un lien de causalité.

L'étude se base sur les chiffres du Programme de médicalisation des systèmes d'information des hôpitaux français (PMSI) et porte sur plus d'1,1 million de personnes diagnostiquées avec un type de démence entre 2008 et 2013.

Sur la même période, quelque 945.000 personnes ont été diagnostiquées avec des troubles liés à l'alcool.

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