"Honteux", "ridicule", le Cium en colère contre le concours d'entrée en médecine

La mise en place d'un concours à l'entrée des études en médecine et l'accord intervenu entre le gouvernement fédéral et celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur les numéros Inami ne ravit pas le moins du monde le Comité interuniversitaire des étudiants en médecine (Cium). La limitation de l'offre médicale est jugée "honteuse" et "ridicule" par le président du Cium, Basil Sellam, qui a réagi vendredi auprès de Belga.

Le dossier des numéros Inami suscite des tensions entre les différents niveaux de pouvoir depuis 25 ans. Ce vendredi, gouvernements fédéral et de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont parvenus à se mettre d'accord sur la planification de l'offre médicale.

À partir de 2023, un concours sera instauré pour pouvoir accéder aux études de médecine. Le quota de numéros Inami, qui permettent au praticien de s'assurer que sa patientèle pourra accéder au remboursement des actes médicaux, a, lui, été fixé pour 2028, soit à l'issue des six années d'études des personnes qui entameront leur cursus en 2022, à 744. Ce chiffre a été majoré de 10% pour augmenter le nombre de médecins généralistes. Le quota minimum, hors taux de déperdition (soit les abandons et réorientations durant le cursus), est de 711.

"Ce n'est pas du tout ce qu'on attendait", réagit d'emblée Basil Sellam. Le président du Cium juge ces quotas insuffisants pour rencontrer la demande croissante pour des soins médicaux. "Il n'y a aucune urgence à instaurer un concours alors qu'on a besoin de médecins. Limiter encore plus (l'accès aux études de médecine) est ridicule", estime-t-il.

Pour lui, le chiffre de 744 provient d'une mauvaise appréciation des besoins rencontrés sur le terrain. "C'est non seulement mauvais pour les étudiants mais aussi pour la santé de la population. C'est honteux pour les personnes qui ont besoin de soins", s'énerve le président du Cium. "La demande augmente mais la qualité des soins va diminuer et c'est la population qui va en souffrir."

Le fait que l'ensemble des étudiantes et étudiants actuellement en cursus se voient garantir l'obtention d'un numéro Inami à l'issue de leurs études n'apparaît que comme une maigre consolation. "C'est le minimum syndical, le contraire aurait été scandaleux", commente Basil Sellam.

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Derniers commentaires

  • Claude LEROY

    02 mai 2022

    La pénurie n'est pas prêt de s'arranger. Tant en France qu'en Belgique, d'ailleurs. Elle va plutôt s'approfondir. Mais bon, tant que les citoyens ne descendent pas dans la rue...

  • Francois Planchon

    02 mai 2022

    Il devrait rappeler que :
    - +/- 1/3 des Nos INAMI est délivré chaque année à des médecins venant des autres pays d'Europe (faute de trouver des prestataires Belges). C'est donc la preuve par A+B qu'il y a au minimum 1/3 de Nos INAMI trop peu....
    - limiter à 30% le nombre d'étudiants français, c'est encore trop : ce n'est pas aux contribuables belges à pallier aux manquements de la France vis à vis de sa jeunesse... Qu'il reste des places disponibles pour des étudiants français lorsque les étudiants belges candidats ont tous reçu une place d'accord... mais pas quand les belges se voient refuser l'accès alors qu'ils sont reconnus compétents, mais pas classés en ordre suffisant du concours !

    On dirait que ce sujet est tabou et personne n'ose l'aborder...