Des étudiants en médecine “adoptés” le temps d’un stage par les habitants de la Province du Luxembourg.

En août, la Province de Luxembourg lançait l’opération « J’adopte un étudiant (le temps d’un stage en médecine) ». La population a capté 5 sur 5 cet appel à la convivialité (d’où dépend aussi le maintien d’une médecine de proximité). Il reste dans la base de données 55 contacts qui pourront être communiqués aux stagiaires intéressés.

Ce qui sous-tend cette nouvelle action-séduction de la Province, c’est la volonté de faciliter les stages sur son sol - toujours avec l’espoir qu’ils soient des catalyseurs d’installation ultérieure. Il n’est pas toujours aisé de trouver à se loger le temps d’un stage MG qui, selon les universités et l’année d’étude, peut durer de 3 semaines à 3 mois. « Nos PMG sont désormais ouverts en semaine, du moins 5 d’entre eux. Or, c’était dans leurs chambres libres qu’on logeait souvent les étudiants », développe Laurent Dutrieux. Ce chargé de projet et de comm’ partage son temps entre la « CAPS » provinciale (la Cellule d'accompagnement des professionnels de la santé) et Santé Ardenne, émanation des trois cercles luxembourgeois et de l’UOAD dinantais. « Il restait toujours la solution de la ‘bourse au logement’, que la Province a initiée en 2016. Mais ce n’est pas le but d’en faire un usage massif et cela n’aurait pas été très pro-actif de notre part. » 

L’idée a donc germé d’appeler la population à la rescousse, en somme. La campagne « J'adopte un étudiant » a emprunté la filière des sites et des bulletins d’information communaux, avec pas mal de retentissement médiatique. « Dans notre base de données, nous avons à ce jour 55 contacts. On y trouve de tout, comme profils. Cela va de la personne plus âgée et isolée qui apprécierait de la compagnie à de jeunes parents en passant par des foyers où le départ de grands enfants laisse des chambres inoccupées… Le tout avec des ‘intensités d’accueil’ variables - jusqu’à inviter le jeune à la table familiale pour les repas. Et de surcroît, avec une répartition équilibrée sur tout le territoire. » 

Reste maintenant à connecter l’offre (des habitants) et la demande (des étudiants), parmi lesquels Laurent Dutrieux distingue ceux qui règlent la question très tôt (« ils sont du coin, ont de la famille par ici, feront le trajet… ») et ceux qui s’y prennent… sur le tard. « Les stages de novembre M2 à l’UCL se profilent.  Je m’attends à ce que ça bouge une semaine avant. » Les infos utiles seront transmises aux jeunes, tout comme une exhortation limpide : allez rencontrer les accueillants avant toute décision, pour éviter les désillusions. « Nous ne nous sommes pas ‘descendus’ contrôler chaque pièce proposée. Toutefois, notre ligne de conduite a été d’écarter les appelants dont la motivation était pécuniaire. Les chambres d’hôtes et les gîtes ne manquent pas par ici, mais le but de l’opération n’est pas de contribuer à leur location. On a prévenu les hôtes que le principe était d’accueillir les jeunes dans des maisons de gens ‘du cru’, à prix d’ami. Puis à eux et à l’étudiant intéressé de nouer le dialogue à propos du loyer... » 

Un mail a été envoyé aux universités, pour qu’elles relaient l’info vers les futurs médecins. Un autre message est parti vers les MG pour leur signaler la campagne et leur dire de passer le mot à leur(s) stagiaire(s) : ‘contactez-nous’ (*). « On pourra mesurer la sollicitation de ce nouveau service. » Un recensement effectué par la CAPS auprès des généralistes du coin - « qui spontanément ne relaient pas toujours le fait qu’ils ont des stagiaires » - montre que la province accueille quelque 250 étudiants/an.  

(*) 063 330031, info@santeardenne.be ou CAPS, O63 212450, caps@province.luxembourg.be

 

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