Un échange tendu a opposé ce vendredi, à la Chambre, la députée Irina De Knop (Open Vld) et le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit). La députée a fustigé ce qu’elle qualifie de « modèle conflictuel » du ministre, dénonçant un dialogue devenu « monologue » avec les syndicats médicaux. Frank Vandenbroucke, de son côté, a réaffirmé sa volonté de poursuivre les réformes, dans le cadre d’une concertation.
La députée s’est appuyée sur le récent communiqué des syndicats médicaux, qui dénoncent l’absence d’écoute de la part du ministre. « Les médecins ont le sentiment de ne plus être entendus. Cela sonne aujourd’hui comme un cri d’alarme. Le problème fondamental auquel ils se heurtent, c’est votre modèle fondé sur le conflit et la défiance », a-t-elle lancé à Vandenbroucke.
Irina De Knop a évoqué une série de points de crispation dans le secteur : suppression des téléconsultations, mise en place d’un système de signalement des certificats de complaisance, ou encore volonté d’imposer un modèle conventionnel sans concertation préalable. « Vous diabolisez les médecins », a-t-elle poursuivi. « Vous videz de son sens leur fonction, pourtant cruciale pour notre système de santé. »
Irina De Knop a également critiqué des récentes propositions ministérielles, qu’elle estime attentatoires à l’autonomie des syndicats médicaux. « Ces derniers vous reprochent un comportement ‘à la Trump’, car vous souhaitez conditionner leur financement à leur alignement sur votre politique », a-t-elle insisté. « Allez-vous continuer à cultiver le conflit, ou cesserez-vous enfin de prêcher pour engager un véritable dialogue ? »
Frank Vandenbroucke a rétorqué que les réformes sont indispensables et nécessitent une concertation : « Nous devons investir ensemble dans notre système de santé, mais aussi le réformer en profondeur. Je pense d’ailleurs que la base des organisations médicales partage cet avis. Si nous laissons les choses aller, l’argent n’ira pas là où les besoins sont les plus pressants. »
Le ministre a rappelé qu’il consulte les syndicats médicaux depuis plusieurs mois et qu’il leur a expressément demandé de formuler des propositions. « Personne ne peut se dérober face à ces réformes nécessaires : ni les politiques, ni les organisations médicales. En fonction des propositions, j’avancerai. Ce dialogue est absolument nécessaire », a-t-il insisté.
La députée est restée sceptique. « Le secteur refuse votre stratégie du salami. Vous voulez manifestement imposer un modèle conventionnel sans réformer la nomenclature et sans le lier à la réforme hospitalière », a-t-elle affirmé. Selon elle, les syndicats tentent justement de fixer des limites : « Ce n’est pas pour rien qu’ils ont publié un communiqué traçant cinq lignes rouges face à votre politique. »
La députée a conclu en mettant en garde contre l’aggravation du déficit budgétaire et la démotivation des médecins. « Vous ne parviendrez pas à réformer durablement la politique de santé ainsi », a-t-elle averti. « Ou alors, souhaitez-vous vraiment une médecine sans médecins ? »
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