Le cortège de la manifestation du non-marchand s'est élancé jeudi peu avant 11h00 des abords de la gare du Nord de Bruxelles pour rejoindre la place de l'Albertine, non loin de la gare centrale. À l'appel des syndicats réunis en front commun, des milliers de travailleurs et travailleuses de ce secteur ont défilé dans les rues de la capitale pour dénoncer "les politiques d'austérité" menées par les différents niveaux de pouvoir.
Ils étaient 27.500 selon le décompte de la police, 30.000 d'après les syndicats. Dans la foule, étaient présents des puéricultrices, des aides-familiales, des aide-soignantes en hôpital, des infirmières en maisons de repos, des éducateurs en aide à la jeunesse, des formateurs dans l'insertion ou encore des travailleurs des arts.
Scandant "Du temps pour le non-marchand" et chantant qu'ils "ne lâcheront rien", les manifestants ont également brandi des pancartes. On pouvait lire sur celles-ci "Travailleuses épuisées = société en danger", "Quand l'injustice devient loi, résister est un devoir", "Des mains, du temps et de l'humain, maintenant" ou des messages plus concis comme "Arizonaze".
Les syndicats pointent notamment du doigt les mesures prises par le gouvernement fédéral en matière d'allongement du temps de carrière, de droits aux allocations de chômage et de travail à temps partiel. Ils réclament des conditions de travail attractives et tenables.
Le cortège est arrivé place de l'Albertine vers 12h30 sous la pluie, les volutes de fumigènes et les coups de sifflet. Une grande banderole affichant "Tant que la droite dégaine, le non-marchand riposte" avait été hissée au pied du Mont des Arts.
"Aujourd'hui, ce que le gouvernement nous montre, c'est qu'il est capable d'allonger les carrières, de détruire les prépensions, de faire des sauts d'index, de durcir les conditions de fin de carrière", a entonné le secrétaire national CNE non-marchand, Sébastien Robeet, sur l'estrade dressée sur la place. "Aujourd'hui, on a besoin de signaux forts qui vont dans l'autre sens. Le personnel du non-marchand, les travailleuses et les travailleurs ont besoin de temps pour effectuer ce pour quoi ils se sont engagés, pour soigner, pour accompagner, pour aider, pour soutenir l'ensemble des bénéficiaires. (...) Pour pouvoir offrir un service de qualité, il faut des conditions de travail correctes, décentes et dignes", a-t-il souligné.
Aux alentours de 13h00, à la fin des discours vert, rouge et bleu, la foule de manifestants s'est peu à peu dispersée.