Unia a traité près de 500 dossiers de discours de haine en 2020

En 2020, le service public indépendant de lutte contre la discrimination Unia a reçu 9.466 signalements, une hausse de plus de 11,7% par rapport à 2019, ressort-il de son rapport 2020 dévoilé mardi. Unia a ouvert au total l'année dernière 2.189 dossiers (-6,6% par rapport à 2019), dont 11% liés à la crise du coronavirus. Le phénomène de Black Lives Matter ainsi que les discriminations à l'emploi ont également eu un impact sur son travail. Plus de 500 cas de discours de haine ont par ailleurs été recensés.

"La crise du coronavirus a ravivé des conflits latents", pointe Patrick Charlier, directeur d'Unia. "La politique de lutte contre le virus a mis e n exergue le fait que des groupes de population étaient ignorés. Cela nous a rappelé la nécessité d'une politique en faveur d'une plus grande inclusion. Unia a adressé à ce sujet une série de recommandations aux divers partenaires et acteurs."

Durant la pandémie, Unia a remarqué que les personnes en situation de handicap ou ayant des problèmes de santé ont subi de nombreuses discriminations liées aux mesures de lutte contre le coronavirus : principalement concernant l'accès aux magasins, aux transports publics et aux hôpitaux. 

Par ailleurs, dès février 2020, des signalements portant sur des discriminations envers les personnes d'origine asiatique en rapport avec le coronavirus ont été reçus.

En ce qui concerne les critères de discrimination pour lesquels Unia est compétent, la plus grande partie des dossiers de l'année écoulée portaient sur les critères 'raciaux' (956) et le handicap (519). Un nombre important de dossiers ont également porté sur la conviction philosophique ou religieuse, la fortune, l'âge, l'état de santé et l'orientation sexuelle. 

Plus de la moitié des dossiers concernait l'emploi et l'accès aux biens et services. Les autres dossiers portaient quant à eux sur des domaines tels que les médias, la vie en société, l'enseignement et la police et justice.

Dans son rapport 2020, Unia recense par ailleurs 485 cas de discours de haine, dont 310 concernent les réseaux sociaux. Ce chiffre peut sembler peu, en regard des nombreux commentaires visibles sur Internet. Mais il s'agit là d'affaires qui tombent sous le domaine de la loi. Or, "en Belgique, pour que les propos soient punissables, il faut démontrer que l'auteur veut inciter d'autres personnes à commettre des actes", détaille Patrick Charlier dans les colonnes de la Libre Belgique. "Mais la plupart des discours vont jouer sur les sous-entendus. C'est très difficile à défendre devant un juge car il y a une ambiguïté, même si on comprend bien l'intention derrière". 

La majorité des propos haineux provenaient d'élus ou de proches du Vlaams Belang, certains de la N-VA. "On a parfois l'impression que l'extrême droite est une spécificité flamande mais non, nous avons aussi des signalements de propos haineux émanant de groupes d'extrême droite au sud du pays. Il y a aussi une sorte d'extrémisme, certes moins organisé, mais qui constitue une menace", signale Patrick Charlier.

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