Mouscron: un «RLM» sur le tard, mais pour un mieux!

Il n’y a pas de Réseau local multidisciplinaire officiel à Mouscron. Il y a 10 ans, à la création des RLM, les MG du coin n’ont pas embrayé sur le projet. Vu les nouveaux besoins structurels, le Centre hospitalier de Mouscron (CHM) a initié, à l’aide des éducateurs de soins et des MG, une sorte de RLM «hors-piste». Mais qui tourne! Plus de 700 diabétiques de type 2 y sont suivis en trajets de soins (TdS).

L’endocrinologue Philippe Oriot exerce au CHM depuis 2007. Avant les TdS, il n’existait que les conventions diabète conclues entre les hôpitaux et l’Inami, se souvient-il. «En 2009, les TdS ont changé la donne. Les éducateurs en diabétologie sont devenus des intervenants ambulatoires plutôt qu’hospitaliers, le matériel est distribué en officine…» Mais la sauce TdS n’a pas pris partout à l’identique. «Sans RLM, structure initialement conçue pour promouvoir les TdS, il n’y a pas eu d’emblée de forte adhésion chez les MG de la région. Faute d’éducateurs, les infirmières de diabétologie de l’hôpital ont dû assurer à la fois l’éducation des patients en conventions et en TdS. Car la maladie, elle, s’installait bel et bien…»

Le Dr Oriot ignore pourquoi ses confrères MG ont décliné à l’époque l’idée d’un RLM. «Toujours est-il que, sans cette structure promotrice des soins, les infirmiers ‘de ville’ ne se spécialisaient pas, les éducateurs déjà formés ne venaient pas par ici… En vertu des directives TdS de l’Inami, l’hôpital a continué à gérer les choses.» Il se souvient avoir lui-même initié des TdS, en demandant aux médecins traitants d’établir les documents nécessaires, aux infirmières hospitalières d’assumer l’éducation thérapeutique, etc.

Quand, en 2016, une révision des conditions d’entrée en convention a - à nouveau - déplacé le curseur vers les TdS et la 1ère ligne, Philippe Oriot s’est lancé dans une sensibilisation active des MG locaux: l’hôpital ne pouvait plus rester isolé dans la prise en charge, ses équipes ne suffisant pas à la tâche. «Après quelques réunions, il y avait un consensus pour s’y atteler ensemble. Mais entre-temps, la matière RLM avait été défédéralisée. Il n’était pas facile d’identifier le bon interlocuteur pour une création tardive. De plus, une réévaluation des RLM était en cours (lire ci-contre).»

 «Avec ou sans titre officiel, il fallait avancer. L’an passé, le CHM a eu l’opportunité de disposer d’un local en ville. On y a développé notre parcours comme le ferait un ‘vrai’ RLM… On s’est organisé pour donner des séances d’information de groupe, par exemple. On est en plein boom, à présent, avec un secrétariat et des patients réguliers… (lire ci-contre)»

Le spécialiste insiste sur un point: l’hôpital et son service de diabétologie ont été des moteurs de l’initiative «parce qu’il le fallait bien, face aux besoins avérés. Il n’est pas dans notre intention d’’accaparer’ quoi que ce soit. Je pense que les équipes actuelles des cercles l’ont compris.»

Sous peu, le CHM et les MG recontacteront l’AViQ. Alors que les choses ont l’air de tourner sans bénédiction régionale? «Les RLM sont un point d’appui pour l’administration wallonne dans des projets autres que les TdS. Une reconnaissance garantirait à notre région de ne pas louper le coche si la prise en charge d’autres pathologies se structure - par exemple l’insuffisance cardiaque, qui est en pleine expansion.»

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