Trop de patients ont droit à une intervention majorée, estime l'ABSYM

Le nombre de bénéficiaires de l'intervention majorée (BIM) a significativement augmenté au cours des deux dernières décennies, passant de 1,3 million à 2,2 millions. Cela représente environ un Belge sur cinq. Face à cette augmentation et aux coûts associés pour le système de santé, estimés entre 3 000 et 4 000 euros par an par bénéficiaire, l'ABSyM propose de revoir les critères d'admissibilité aux BIM.

Le président de l'ABSyM, Dr Johan Blanckaert suggère de limiter ce statut à ceux qui en ont réellement besoin, particulièrement en prenant en compte le patrimoine et les revenus pour les retraités.
Le débat sur la révision du statut de BIM est également influencé par les nouvelles régulations du ministre Vandenbroucke. Dès janvier 2024, les suppléments d'honoraires dans le secteur ambulatoire seront interdits pour les bénéficiaires de l'intervention majorée, une mesure qui concerne tant les médecins conventionnés que non conventionnés. 

L’ABSyM craint que ceci mette en difficultés de nombreux spécialistes extramuros. Ceux-ci se voient souvent contraints de se déconventionner parce qu'ils ne parviennent pas à faire fonctionner leur cabinet avec les tarifs existants.Par ailleurs, Vandenbroucke souhaite rendre le tiers-payant obligatoire pour le même groupe de 2,2 millions de Belges.

L'ABSyM reconnaît l'importance du soutien sociétal aux patients nécessitant une intervention majorée mais insiste sur la nécessité d'une évaluation rigoureuse pour garantir que ce soutien soit accordé à ceux qui sont réellement dans le besoin. "On ne peut pas expliquer qu'un Belge sur cinq soit pauvre". Le coût sociétal n'est pas négligeable : les BIM coûtent 3 000 à 4 000 euros par an au système de soins de santé.

 La solution proposée par l’ABSyM est simple : les personnes qui avaient déjà droit au statut BIM avant leur départ à la retraite doivent continuer à y avoir droit. Mais ceux qui ne veulent y prétendre qu'à partir de leur retraite ne peuvent le faire qu'après un contrôle approfondi de leurs avoirs par le CPAS, et cette possibilité se limiterait uniquement aux personnes résidant en Belgique.
Le nombre de personnes ayant droit à l'intervention majorée sera alors ramené à environ 1,1 million de Belges, soit un Belge sur dix au lieu d'un sur cinq actuellement.

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Derniers commentaires

  • Jean-Claude LEEUWERCK

    27 novembre 2023

    C'est fort dommage que tant de Personnes, plutôt que de s'investir dans un travail et de participer ainsi à l'Economie du pays, soient si créatifs pour "jongler" avec ce à quoi ils ont "droit"... Dans notre modèle de société, l'Assistanat est arrivé à la hauteur d'une "Vertu"...

  • Francois Planchon

    22 novembre 2023

    La solution proposée est bonne, MAIS il ne convient pas de mettre sur le dos des CPAS une mission de plus !
    Ils sont déjà à saturation... Par contre, le ministère des finances possède déjà la totalité des informations, et si les CPAS doivent procéder, ils demanderont une attestation au SPF Finances : ajouter un intermédiaire de plus complique les démarches inutilement !
    Rappelons qu'il y a déjà le MAF qui fonctionne via le ministère des finances, mais uniquement sur base du revenu imposable, SANS tenir compte du patrimoine, ni des revenus locatifs éventuels...
    Si vraiment le CPAS est "inévitable", il serait indispensable de le rémunérer pour couvrir intégralement ses frais administratifs et lui permettre d'engager le personnel et d'assurer les frais de fonctionnement pour faire face à cette nouvelle mission !
    Si 1 Belge sur 5 est déjà concerné, la masse de travail sera importante.
    La législation des CPAS serait également à modifier pour éviter qu'ils aient à subir la masse des recours qui ne manqueront pas en cas de refus : la procédure actuelle des recours est très lourde, et les frais d'avocat et de justice sont importants... La législation actuelle considère que toute demande à un CPAS peut faire l'objet d'un recours... et ces recours ne coûtent rien aux demandeurs...
    Mais j'y pense : pourquoi ne pas confier cette mission aux mutuelles ???
    Elles perçoivent des frais de gestion que beaucoup évaluent comme trop élevés...

  • Etienne PONCELET

    20 novembre 2023

    Je suis tout a fait d'accord et les patients ayant du patrimoine sont gênés d'être Bim .