PMG ou urgences? Le CHR Val de Sambre joue le jeu de l’éducation

Le PMG du Cegeno, le cercle de Namur Ouest, a connu sur le dernier semestre, par rapport à l’an passé, une hausse de fréquentation en journée tournant autour des 28%. Sur le même période, son partenaire, le CHR Val de Sambre (CHRVS), a vu les passages aux urgences, en stagnation, progresser de 2%. «La preuve d’une confiance retrouvée dans cet hôpital de proximité», analyse le Dr Mazy, chef des urgences à Auvelais, qui a le sentiment de croiser moins de petites pathologies.

L’automne dernier, le Cegeno avait lancé une campagne pour sensibiliser le public à l’existence de son PMG de Bambois en le distinguant bien des urgences de l’hôpital local, en l’occurrence le CHRVS. Les visuels, sous le slogan «A chacun sa place», invitaient les gens à réfléchir à la structure à laquelle s’adresser en fonction de leur problème de santé.

Le CHRVS était co-instigateur de l’opération: ses cadres médicaux et urgentistes côtoyaient les généralistes dans la petite vidéo à destination des patients. Trouve-t-il aujourd’hui l’initiative concluante? «Sur les six mois écoulés, depuis l’accord de coopération avec le Cegeno et la campagne, nous avons enregistré une hausse de fréquentation aux urgences de 2%. Pour nous, c’est significatif, car on traversait une phase de stagnation. Cela veut dire que la population du bassin de soins recommence à faire confiance aux acteurs médicaux de terrain que sont son hôpital de proximité et ses MG», commente le Dr Mazy, chef des urgences.

Mais observe-t-on une meilleure adéquation entre la nature des problèmes médicaux des patients et le fait de s’adresser à l’hôpital? «Je ne dispose pas de chiffres précis à ce propos. Toutefois, d’après ce que j’ai pu observer, on ne va sûrement pas vers une augmentation de la petite pathologie – ceci dit sans connotation péjorative –, celle qui ne requiert pas l’intervention d’un urgentiste. Et parmi les hospitalisations provisoires, tout ce que je vois nécessitait bien un passage aux urgences. Mon sentiment est donc de rencontrer une pathologie plus lourde, désormais, dans notre service.»

Pas de sermon, mais un message uniforme

Du côté du PMG, les efforts d’éducation du public se poursuivent non-stop, pour dissuader les contacts abusifs, motivés par exemple par l’obtention d’un certificat ou d’un renouvellement de traitement chronique. Et au CHRVS? «Justement, en pratique, ces exemples que vous citez - certificats ou renouvellements -, on n’en voit plus. Quand un patient se présente aux urgences pour des soins qui ne le justifiaient pas, on lui pose toujours la question: «savez-vous qu’il existe un poste de garde de médecine générale? Pourquoi ne pas y être allé?»

Mais on ne l’y renvoie pas? «Une fois qu’un patient est accueilli chez nous avec une plainte, d’un point de vue médico-légal, on ne peut pas ne pas le soigner, le ‘remballer’. Dès lors, on le prend en charge mais, ce faisant, on lui rappelle - sans se montrer trop moralisateur - qu’il existait d’autres options.»

On continue à collaborer clairement avec le Cegeno, poursuit le Dr Mazy qui semble avoir des tas de projets dans ses cartons, comme un système structuré de tri infirmier aux urgences et une liste de médicaments consommés, à valider par le médecin traitant, que le patient pourrait amener. Medi-Sphere vous en dira plus quand l’idée sera concrétisée. «On utilise les sumehrs par exemple», illustre encore l’urgentiste, pour qui «la collaboration entre médecine générale et urgences est la seule option productive. Ça fait gagner du temps à tout le monde, patients comme médecins.»

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