Chaque fois que la fin de l’année approche, la Médico-Mut doit réfléchir à des propositions de priorités budgétaires pour l’exercice suivant. Le « brain storming » a commencé à la réunion de lundi mais c’est la quadrature du cercle.
Faut-il appeler cela un scoop ? La grande annonce de la réunion en Médico-Mut de lundi dernier, c’est qu’il n’y a pas de marge budgétaire. Seule reste l’indexation. Le nouvel accord à discuter portera donc uniquement sur cette base. Les parties prenantes devront donc s’entendre sur la manière de répartir le « fruit » de l’index (indexation linéaire ou autre).
C’est dans ce cadre que l’exercice annuel de réflexion sur les priorités à venir a été entamé. C’est ce que les participants ont pris l’habitude d’appeler « la liste de Saint Nicolas ». Il est demandé à chaque partie de déclarer quels seraient ses choix prioritaires pour l’avenir immédiat s’il n’y avait pas de limite budgétaire. « Dans un carcan comme celui qui vient d’être annoncé », dit le Dr Paul De Munck (GBO), « c’est un exercice purement théorique. Chacun y va de sa petite liste tout en sachant parfaitement qu’il sera impossible de rencontrer tous les souhaits exprimés ».
Pour limiter quelque peu la difficulté, il a alors été proposé à l’ensemble des parties de dresser une liste consensuelle de cinq priorités. Cette liste semble se dessiner mais les débats ne sont pas terminés et les participants ne souhaitent donc pas s’avancer sur son contenu, d’autant plus qu’il faudra encore par la suite obtenir une validation en comité d’assurance. Les décisions sont donc loin d’être prises. « Mais on se demande si cela va servir à quelque chose, alors que le cadre budgétaire est aussi fermé » s’interroge Paul De Munck. « Sans compter que les intérêts des uns et des autres sont divergents et que chaque groupe a tendance à tirer la couverture à soi. Peut-être faudrait-il réfléchir à une autre manière de procéder », conclut-il.
Le Dr Luc Herry (ABSyM) souligne qu’« on évoque cinq priorités potentielles mais on ignore quel sera le budget disponible. Sera-t-il positif ou en déficit ? Et de combien ? Il est difficile de négocier si on ne sait pas quelle est la masse financière utilisable ». Quant à l’indexation, il semble qu’on s’oriente vers une augmentation de l’ordre de 6,05 %. « Nous sommes pour une indexation linéaire » précise-t-il. « Cela permettra à tous de faire face à l’inflation. C’est devenu plus cher pour tous. » Mais il attire en même temps l’attention sur la question de la revalorisation à 30 euros de la consultation.
« C’est décidé mais dans la réalité ce n’est pas acquis. La revalorisation doit se faire hors index, sinon l’augmentation effective est bien plus faible à cause de l’inflation. On est alors loin des 30 euros. Sans compter qu’on n’a pas revalorisé l’acte intellectuel dans le cadre de la visite à domicile ». Il ajoute « Tout cela est bien dommage. Dans un contexte comme celui-ci, je préférerais qu’on s’occupe de sujets qui apportent un ‘plus’ dans la qualité des soins de santé et en même temps dans la maîtrise budgétaire. Un bel exemple que j’ai évoqué récemment est celui de la communication digitale entre généralistes et spécialistes. Il y a là un problème majeur de compatibilité des systèmes informatiques. En réglant ce problème on pourrait beaucoup gagner en qualité et en dépenses de santé. »
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