Logopédie: l'inami supprime le remboursement des évaluations et des prescriptions à certains neuropsychiatres

Certains neuropsychiatres ont découvert que depuis le 1er mai 2023, leur numéro Inami se terminant par 760 ne permet plus aux patients de bénéficier du remboursement des évaluations et des prescriptions de logopédie par leur assurance maladie. « Je suis d'autant plus surpris que je n'ai pas reçu la moindre information directe de la part de l'inami au préalable », déclare l'un d'entre eux. « Les patients concernés sont surpris que nous ne soyons même pas au courant. C'est le chaos. Cela mine la confiance des patients dans leurs médecins. »
Pour rappel, en 2022, une question avait été soulevée concernant ce type d'interventions pour les patients atteints de sclérose en plaques, se limitant aux médecins travaillant dans des centres MS reconnus. « La logopédie est prescrite dans de nombreuses situations neurologiques : séquelles d'AVC, maladie de Parkinson, problèmes neuropsychiatriques avec troubles du langage, soins post-neurochirurgicaux, etc. »
Pourquoi ?
Les neuropsychiatres se demandent quelles sont les raisons de cette décision. Est-ce pour des raisons financières ? Si c'est le cas, c'est surprenant car le nombre de spécialistes "760" et apparentés diminue chaque année. « Sur le terrain, les logopédistes ne comprennent pas ce qui nous empêche de continuer à prescrire de la logopédie. Les patients et les logopédistes sont peut-être surpris que nos compétences soient remises en question et surtout que les patients soient obligés de contacter un autre neurologue. »
« Cette décision fera que de nombreux patients nous quitteront et resteront seulement avec un neurologue », explique le Dr Jean-Emile Vanderheyden, neuropsychiatre. « Plusieurs m'ont même demandé les coordonnées d'un autre neurologue... Sans parler des effets néfastes du bouche-à-oreille. »
Appel au ministre
Les neuropsychiatres font appel au ministre Vandenbroucke : « Nous sommes prêts à le rencontrer pour lui expliquer la situation afin qu'il comprenne pleinement l'impact d'une telle décision sur le terrain », déclare le Dr Jacques Harmant.
Enfin, un autre aspect les préoccupe : « Il y a une pénurie avérée de médecins, et les médecins plus âgés sont empêchés d'exercer correctement leur profession. Comprenne qui pourra! »

> Découvrir l'intégralité de l'article dans Le Spécialiste #214 

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    10 décembre 2023

    Un ministre dont les services n'avertissent pas des soignants d'une modification majeure de leurs possibilités de prescrire est-il encore apte à gouverner ?
    Idem pour un ministre qui n'a pas, au préalable, dialogué avec les représentants de la profession, AVANT de décider quoi que ce soit ?
    Dialogue préalable et communication sont des pré-requis pour exercer cette fonction...
    Si cet article est exact, ce sont 2 fautes graves qui devraient motiver une mis à pied immédiate, ou à tout le moins un rappel à l'ordre musclé... si nous étions dans une véritable démocratie, dans un état de droit...

    Sur le fond, tous les neuropsychiatres sont bien évidemment aptes à prescrire de la logopédie... et à ne pas en abuser en ayant au préalable vérifié si il n'y a pas une autre pathologie dont le traitement rendrait la logopédie inutile...

    Nb : par contre, j'ajouterais qu'une bonne collaboration avec le milieu de vie (parents, éducateurs etc..) doit aussi envisager si le nombre de séances à facturer peut être réduit grâce à des consignes et matériaux didactiques donnés à ce milieu de vie...

  • Didier Maassen

    04 décembre 2023

    La fin des neuropsychiatres, moins bien rémunérés que les neurologues ?
    Un conseil de Deloitte ?
    Lamentable…