Le stéthoscope est-il appelé à disparaître  ?

Deux siècles après sa naissance, le stéthoscope doit aujourd’hui faire face à un pronostic incertain – ou c’est en tout cas ce qu’affirme au Time Eric Topol, cardiologue, auteur et passionné de technologies de santé numériques. Il présente ainsi Buttefly iQ , qui permet d'ausculter tout le corps et de visualiser les images sur un smartphone.

Cardiologue, auteur et passionné de technologies de santé numériques, le médecin américain Eric Topol est en effet convaincu du caractère obsolète de cet instrument qui n’est finalement rien de plus qu’un assemblage de tubes en caoutchouc. C’est en tout cas ce qu’il affirme dans le magazine Time

“Le stéthoscope nous a certes rendu de fiers services pendant 200 ans, mais aujourd’hui, on peut mieux faire”, affirme le cardiologue.

Si l’outil a bien changé depuis le premier modèle mis au point par le médecin français René Laënnec (1781-1826), son mode de fonctionnement est en effet resté le même.

L’invention de Laënnec était un simple tube creux qui permettait d’entendre plus clairement les bruits cardiaques et pulmonaires. Plus tard, l’adjonction de tuyaux en caoutchouc, d’embouts auriculaires et d’un pavillon en métal allait permettre d’accroître encore son efficacité.

Percevoir et interpréter les bruits du corps reste toutefois un art hautement subjectif qui exige de surcroît une ouïe très fine et très bien entraînée.

Avec les progrès enregistrés ces dernières décennies dans le domaine de la médecine et de la technologie, le stéthoscope classique est de plus en plus mis à mal, y compris dans les formations”, estime dans les pages de Time le Dr James Thomas (Northwestern Medicine, Chicago). “Un certain nombre d’études récentes ont démontré que lorsqu’ils se servent d’un stéthoscope, les spécialistes récemment diplômés en médecine interne ou médecine d’urgence passent à côté de la moitié des bruits pertinents.”

Au cours de la dernière décennie, cependant, la technologie a réduit les echographes en des dispositifs ressemblant à des télécommandes de télévision. Il a également créé des stéthoscopes numériques pouvant être associés à des smartphones pour créer des images animées.

Leurs partisans disent que ces dispositifs sont presque aussi faciles à utiliser que les stéthoscopes et permettent aux médecins de surveiller le corps en mouvement et de voir des choses telles que des valves qui fuient. «Il n’y a aucune raison que vous écoutiez des sons quand vous pouvez tout voir», a déclaré Topol. Dans de nombreuses écoles de médecine, ce sont les nouveaux appareils qui font vraiment battre le cœur des étudiants.

Ainsi la société américaine Butterfly a mis sur le marché l’année dernière Butterfly iQ un dispositif permettant d’ausculter tout le corps en vérifiant l’image sur un portable. Une mise à jour inclura une intelligence artificielle pour aider les utilisateurs à positionner la sonde et à interpréter les images. L’appareil se vend autour des 2.000 euros.

Rappelons que Philips a également mis sur le marché Lumify, une application similaire.

Le stéthoscope conventionnel présente néanmoins l’indéniable avantage d’un faible prix, particulièrement en comparaison avec l’appareillage high-tech d’aujourd’hui… et il continue malgré tout à fournir des informations pertinentes.

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Derniers commentaires

  • Pierre LEONARD

    20 novembre 2019

    je pense de la même manière depuis 10 ans. P Léonard.