Financement des PMG: " nous mettrons tout en œuvre pour soutenir les postes de garde" (ABSyM)

En raison d'un financement de l’Etat insuffisant et peu transparent, de nombreux postes de garde manquent peu à peu d'argent. "Nous soutenons leur demande d'un modèle de financement correct. " déclare mercredi l'ABSyM dans un communiqué. " Nous mettrons tout en œuvre pour soutenir les postes de garde lors de la prochaine médicomut."

De nombreux postes de garde ont récemment tiré la sonnette d'alarme. Les ressources financières mises à disposition par l’INAMI ne sont plus suffisantes pour garantir un fonctionnement normal et l'octroi des budgets n'est pas parfaitement transparente. En particulier, le budget dédié au personnel et aux transports, qui représente les trois quarts des dépenses totales, est une préoccupation majeure pour les postes de garde et leurs administrateurs. Une indexation de 8,24 % est prévue alors que les coûts réels ont augmenté de 12,62 % en 2022.

Il en va de même pour les autres coûts, à savoir les contrats de maintenance pour le matériel et les logiciels, la tarification, le loyer et les services publics pour la maintenance de l'infrastructure. Aucun ajustement de l'index n'est prévu pour une série d'autres postes de dépenses tout aussi incontournables, tels que la comptabilité, les assurances, le matériel de bureau, le téléphone, l'internet ou un terminal bancaire.

Mais ce sont surtout les frais de personnel qui inquiètent les administrateurs des postes de garde. En pleine crise du Covid, de nombreux postes de garde ont doublé leur capacité d’accueil pour gérer l'afflux de patients. Jusqu'à fin 2022, ils bénéficiaient d’un remboursement équivalent à deux temps plein de personnel d'accueil et ce, grâce à un budget Covid. Mais depuis janvier, ce règlement ne s'applique plus.

Bon nombre de ces postes de garde sont contraints de conserver cette double capacité d’accueil. Revenir à un seul employé à l’accueil ne ferait qu'entraîner plus d'appels manqués et un retard dans les soins. Par ailleurs, l’augmentation des agressions verbales et autres envers le personnel et les médecins sont inquiétantes. Les postes de garde qui ont déposé une nouvelle demande de subside pour pouvoir bénéficier de deux personnes à l’accueil avant 2023 l'ont introduit pour rien. Il n'y a plus d'argent. Tout cela, on le devine, suscite de l’inquiétude au sein du personnel.

Tous ces troubles surviennent au moment où le gouvernement veut mettre en place les coopérations fonctionnelles. Les médecins généralistes ne pourront alors organiser leur permanence qu’au sein de coopérations reconnues d'au moins trois postes de garde pour une zone d'au moins 300. 000 habitants. Un seul des trois postes de garde est autorisé à rester ouvert la nuit, ce qui oblige parfois les patients à parcourir jusqu'à 30 kilomètres et à croiser un ou plusieurs services d'urgence pour se rendre au poste de garde.

L’ABSyM s'est opposée dès le départ à ces coopérations fonctionnelles. Fin novembre 2020, nous avons introduit au Conseil d'État une requête en annulation de l'arrêté royal instaurant ces coopérations. Selon nos dernières informations, un jugement est attendu au plus tôt en avril 2023.

Bien que les coopérations fonctionnelles fassent partie de la « Loi Qualité », elles ne sont en aucun cas conçues dans une optique d'amélioration de la qualité. En soi, il s'agit d'une opération déguisée de réduction des coûts. D’autant plus vrai maintenant que le système de triage promis avec le numéro d'appel national 1733 n'est toujours pas opérationnel excepté pour quelques régions, et que les moyens manquent toujours.

Pour l’ABSyM, il ne fait aucun doute que ce type de coopération ne peut réussir que si elle vient de la base, des cercles de médecins généralistes ou des postes de garde eux-mêmes. Nous déplorons la prise de conscience tardive des autres organisations de médecins de la création de coopération qui nous est imposé par le Gouvernement ignorant complètement les besoins sur le terrain et n’ayant pour seule motivation que l’économie.

L’ABSyM mettra tout en œuvre pour soutenir les postes de garde lors de la prochaine médicomut.

Lire aussi: Indexation insuffisante : « Certains postes de garde sont au bord du gouffre financier »

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