Elections 2024 : la Plateforme de Première Ligne Wallonne fait connaître ses priorités.

A l’approche des élections, les principaux acteurs de la santé publient leur mémorandum à l'attention du monde politique. La Plateforme de Première Ligne Wallonne (PPLW) vient aussi de le publier et fait ainsi connaître ses priorités. Elle insiste sur la nécessité d’une étroite connexion entre les différents acteurs. 

La Plateforme de Première Ligne Wallonne a vu le jour en 2018 à l’initiative des organisations professionnelles et des structures multidisciplinaires de première ligne. Plateforme d’échange interprofessionnel, elle se veut un lieu de concertation multidisciplinaire, de réflexion, de co-construction et d’interpellation politique. Elle a pour premier objectif de définir une vision commune de l’organisation d’une première ligne wallonne plus efficiente. A ce titre, elle veut que soient renforcés la structuration et le soutien de la première ligne, avec notamment la mise en œuvre du décret wallon relatif à son organisation. C’est aussi, pour la PPLW, une question de financement et de moyens. Il faut développer la gouvernance locale, la collaboration interprofessionnelle et la culture de la qualité. « A ce titre », commente le Dr Paul De Munck (GBO), vice-président de la PPLW, « on est aux aguets, dans l’attente du décret Proxisanté. Et au-delà du découpage territorial, nous attendons avec impatience le démarrage de l’Institut de première ligne. »

Pour des soins intégrés

La première ligne, dit le mémorandum, doit progresser vers un paradigme interdisciplinaire pour des soins intégrés. Mais cela suppose la promotion d’une formation transdisciplinaire pendant le cursus de base et en formation continue. La législation et les réglementations doivent dès lors être adaptées pour permettre la délégation et le partage des tâches. Cela implique aussi le développement de l’e-santé, dans le respect des principes d’une technologie saine à dimension humaine. Ici encore, il est nécessaire de légiférer pour assurer l’interopérabilité des logiciels, autant que pour garantir aux professionnels l’accès à des données pertinentes. 

Enrichissement des contenus de formation

La PPLW souhaite encore que puissent être renforcés les liens entre elle et les institutions de recherche et d’enseignement via les universités, hautes écoles, centres de recherche, sociétés scientifiques, etc. Les échanges se feraient à double sens : pour les acteurs de la première ligne, accès à des données susceptibles d’inspirer leurs décisions ; pour le monde de la recherche et de l’enseignement, sources provenant du terrain et enrichissement des contenus de formation. Tout ceci encore suppose financement et organisation.

Des nomenclatures obsolètes

Le rôle de la première ligne dans la prévention et dans la promotion de la santé n’est plus à souligner. Mais les dispositifs qui soutiennent ces rôles et permettent de les développer doivent être mieux soutenus et reconnus. Etablir un état des lieux est par ailleurs indispensable. Malheureusement les actes des professionnels de la première ligne sont soumis à des nomenclatures obsolètes aboutissant à une sous-valorisation des prestations.

Il faut y mettre de l’ordre, mieux les valoriser et innover dans leur financement. Les pénuries dans certains métiers sont plus qu’inquiétantes. Il faut en dresser un cadastre et y porter remède. L’attractivité des ces métiers doit être stimulée. Enfin, la PPLW met en garde contre la marchandisation des soins de santé, y compris dans le domaine informatique, où un petit nombre de société concentrent les logiciels professionnels.

La responsabilité sociale en santé

Le dernier point - et non des moindres- concerne la formation et les initiatives en faveur de la responsabilité sociale en santé. La PPLW invite à la réflexion sur ces aspects et à leur intégration dans toutes les politiques de la Région Wallonne. « Les deux journées de Be.hive, qui viennent précisément d’être consacrées à la responsabilité sociale et la durabilité en première ligne, allaient précisément dans ce sens », fait remarquer Paul De Munck. « Mais », conclut-il, « tout cela ne sera possible que si le financement suit »

> Consulter le mémorandum de la PPLW

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