Accord médico-mutualiste: le GBO et l'ABSyM s’estiment relativement satisfaits

Il a fallu du temps mais on y est arrivé. Un accord a été obtenu à l’unanimité cette nuit. Pour ce qui concerne les représentants syndicaux des médecins généralistes, le bilan est plutôt positif. Les deux grandes organisations  confirment leur relative satisfaction globale, même si tout n’est pas parfait. Ils nous livrent quelques commentaires.

Après de longues négociations, l’accord médico-mutualiste a finalement été voté la nuit dernière à l’unanimité. Par rapport à la marge budgétaire relativement limitée, les instances des généralistes, tant du côté du GBO/Cartel que du côté de l’ABSyM, se disent « assez satisfaites ». « Beaucoup de nos demandes ont pu être intégrées, en particulier au niveau des gardes », considère le Dr Paul De Munck, président du GBO. Ainsi les honoraires de disponibilité pour les week-ends et les jours fériés ont été doublés. « C’est un signal positif », commente Paul De Munck. L’accord prévoit en plus la mise en place d’un groupe de travail pour une réforme en profondeur de la garde et de son financement pendant l’année 2024, pour aboutir à l’opérabilité en 2025. « Nous serons vigilants sur ce point », ajoute-t-il. Le Dr Luc Herry, qui représente les généralistes au sein de l’ABSyM, va dans le même sens : « Nous voulions que les médecins disponibles pour les gardes soient pris en considération », souligne-t-il.

L'année prochaine, une majoration de 20,83 %. est prévue pour les DMG des patients chroniques de moins de 30 ans et de plus de 85 ans.  « C’est un pas en avant » dit Luc Herry.  

Un budget, hors New Deal, de 16,7 millions est disponible pour les pratiques de médecine générale  qui gèrent au moins 500 DMG ou qui facturent 25.000 euros de prestations :
Une première intervention forfaitaire de 7.500 euros est destinée aux frais de formation, de fonctionnement et d’infrastructure lors du premier engagement d’un membre du personnel. Cette ‘prime de démarrage’ est unique.

Une deuxième indemnité forfaitaire est destinée aux pratiques qui ont déjà des salariés. Elles pourront prétendre à une intervention annuelle pour la gestion de pratique. Cette ‘prime de gestion’ compense le temps qu’elles investissent dans la coordination, la gestion du personnel et les protocoles de soins. Elle augmente en fonction du nombre de DMG gérés, allant de 1.794 euros pour 1000 DMG à 2.392 euros pour 1500 DMG, voire à 3.588 euros pour 2000 DMG.
Une dernière mesure pour les MG est l’indemnité forfaitaire mensuelle de 10 euros pour les patients palliatifs. Cette mesure sera instaurée à partir de juillet 2024 et les MG pourront en bénéficier pour une durée maximale de 6 mois.

Un compromis a été trouvé à propos du projet d’interdire les suppléments d’honoraires pour les BIM.« Les organisations de généralistes s’étaient concertées au préalable et sont arrivées à la réunion avec un consensus entre eux », explique le président du GBO. « Il y aurait peut-être là une piste à explorer pour l’avenir, celle d’une discussion à deux niveaux, avec une concertation préalable des généralistes entre eux », suggère-t-il. De son côté, Luc Herry explique encore que le problème des suppléments d’honoraires pour les BIM a été un peu plus laborieux à résoudre. L’interdiction voulue par le ministre risquait de défavoriser les généralistes, dont certains ont une forte proportion de BIM dans leur patientèle. 

Dans un communiqué l'ABSyM  rappelle que l'interdiction n'entrera pas en vigueur le 1er janvier 2024 comme le ministre l'avait annoncé et n'interviendra qu'en 2025 pour les patients qui, aux yeux de l’ABSyM, en ont vraiment besoin. Il ne s'agit pas des 2,2 millions de Belges actuellement couverts par le statut, mais d'un groupe prioritaire d'environ 1 million de compatriotes aux revenus très limités. "Le réflexe social inhérent aux médecins fait qu'ils protègent de toute façon déjà ces patients." souligne le syndicat

Quant à l’indexation des honoraires (+6,05%) pour les consultations et les actes techniques, elle est bienvenue mais reste modeste. « Mais il reste un décalage entre l’indexation et la revalorisation promise depuis plusieurs années », dit le Dr Herry. « Dans la réalité, l’inflation est loin d’être compensée par les adaptations d’honoraires, qu’il ne faut pas confondre avec une revalorisation. On sait que les budgets ne sont pas extensibles indéfiniment mais c’est dommage, car les économistes sont d’accord pour dire qu’un euro investi dans la santé en rapporte deux ».

Malgré ces doléances nuancées, les deux syndicats se disent globalement satisfaits pour ce qui concerne les généralistes. « Les médecins généralistes peuvent s’estimer relativement satisfaits » conclut Paul De Munck. « Ce que nous avons pu obtenir justifie une satisfaction ‘pausée’ » confirme Luc Herry.

Lire aussi: Accord Médicomut sur le budget : les points à retenir

> Découvrir l'accord dans son intégralité

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