Pour Médecins du monde, la couverture santé n'est pas universelle en Europe

Les gouvernements européens et les institutions européennes doivent impérativement assurer un accès complet aux soins aux personnes en situation précaire (situation de rue, migration et pauvreté surtout pour les enfants), exhorte Médecins du Monde à l'occasion de la publication de son Observatoire 2019 de la Couverture Santé Universelle (CSU) en Europe.

Pour constituer ce rapport, l'ONG a recueilli les témoignages de 29.359 bénéficiaires de ses programmes dans sept pays: Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Suède, Suisse et Royaume-Uni. Leurs situations ne figurent pas dans les statistiques officielles. L'écrasante majorité de ces personnes ne bénéficiaient pas d'une couverture santé (81,7%) et 92,6% d'entre elles vivaient sous le seuil de pauvreté. 7,5% étaient mineures d'âge (dont 1,5% avaient moins de 5 ans) et 81,6% d'entre elles n'étaient pas originaires de l'UE. Seuls 2,5% des bénéficiaires étaient des nationaux. 

Par ailleurs, 20,4% des personnes soignées interrogées par l'ONG n'avaient pas d'abri et vivaient dans la rue ou dans un centre d'hébergement d'urgence. 

Sur la question des entraves à l'accès aux soins, 20,8% des réponses signalaient des «obstacles économiques» et 14,3% des réponses indiquaient que la personne n'avait pas tenté d'accéder aux systèmes de soins par manque de connaissance en matière du système médical et des droits des patients, précise Médecins du Monde.

Ce rapport «démontre que les États membres de l'Union européenne (UE) ne respectent ni les normes des Nations Unies (ONU) et de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en matière de CSU, ni les cadres des droits de l'homme qui protègent la CSU», conclut l'ONG.

Médecins du Monde formule plusieurs recommandations. «Les États membres de l'UE devraient activement développer et implémenter de nouvelles méthodes, telles que la recherche qualitative participative, afin d'inclure les groupes actuellement exclus dans les rapports de santé», demande MdM. Les gouvernements devraient également «renforcer et garantir le droit de tout un chacun à jouir du meilleur niveau de santé possible», souligne encore l'ONG, rappelant notamment que les demandeurs d'asile n'ont droit qu'à des soins de santé limités. L'ONG exhorte aussi les gouvernements à faciliter l'accessibilité financière des soins ainsi que fournir des informations «compréhensibles et ciblées» sur les services disponibles.

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