Le vapotage serait sans danger pour le cœur, mais peut-être pas neutre pour les poumons

Le vapotage, s'il se fait sans nicotine, semble ne pas avoir d'effet dommageable sur le système cardiovasculaire d'un sujet sain à la base, selon une étude menée par Martin Chaumont, assistant en cardiologie à l'Hôpital Erasme et chercheur au Fonds Erasme.

En revanche, les tests effectués «suggèrent qu'il pourrait ne pas être tout à fait neutre pour les poumons», précise Martin Chaumon, ce qui marque un premier pas vers une possibilité de davantage cibler les patients auxquels il faudrait conseiller, ou non, l'usage de la cigarette électronique pour se sevrer du tabac.

«Nous avons observé qu'avec un vapotage sans nicotine, même très intense, les paramètres des coeurs et vaisseaux des personnes testées n'ont pas du tout bougé, alors même que ce sont des paramètres très sensibles», pointe le Dr Martin Chaumont. Il s'agit d'une nouvelle rassurante, qui vient souligner l'intérêt d'abandonner la cigarette classique pour sa version électronique, dans le cadre d'une démarche de sevrage tabagique. Les personnes qui passent à l'e-cigarette dans le but d'arrêter de fumer ont en effet tendance, au fur et à mesure qu'ils se sèvrent du tabac, à diminuer la quantité de nicotine contenue dans leur liquide de vapotage. Par cette diminution, souvent très rapide selon le chercheur, ils évoluent vers un vapotage qui ne semble avoir qu'un impact sanitaire négligeable sur leur système cardiovasculaire, au contraire de la cigarette, dont la toxicité est largement connue.

En revanche, l'étude menée a mis au jour que le vapotage intense, qu'il soit avec ou sans nicotine, «semble induire une inflammation pulmonaire avec de légères perturbations du passage de l'oxygène vers le sang». «Cette observation doit encore être étayée", insiste Martin Chaumont,«mais elle montre qu'il faut continuer à étudier ce produit, car il n'est sans doute pas tout à fait neutre» dans tous ses aspects. «Il reste un bon moyen de sevrage tabagique, mais nos tests suggèrent qu'il faut peut-être davantage le proposer à certains patients». En fonction d'éventuelles nouvelles études, on pourrait par exemple imaginer qu'il n'est pas idéal pour ceux qui souffrent de problèmes pulmonaires, explique-t-il. Une piste qu'il reste cependant à explorer.

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