Abus d'alcool chez les jeunes: De Block ne souhaite pas relever la limite d'âge d'achat

Maggie De Block, n'est pas favorable à une augmentation de l'âge légal pour l'achat d'alcool, a-t-elle indiqué samedi matin. La ministre de la Santé réagit ainsi au constat de l'Agence Intermutualiste (AIM) selon lequel six jeunes âgés de 12 à 17 ans sont admis chaque jour à l'hôpital en raison d'une consommation abusive d'alcool.

En Belgique, les jeunes peuvent acheter de la bière, du vin et du mousseux, dès l'âge de 16 ans. Mais le Conseil Supérieur de la Santé et le centre d'expertise flamand sur l'alcool et les drogues (VAD), notamment, recommandent que la limite d'âge soit fixée à 18 ans.

Selon la ministre De Block, dans les pays où la limite d'âge pour l'achat d'alcool est repoussée à 18 ou même 21 ans, on constate beaucoup d'abus. "Faites de la bière ou du vin des fruits défendus et ils n'en seront que plus attrayants", illustre-t-elle.

Le ministre plaide pour la sensibilisation. "Nous devons expliquer aux jeunes les risques de l'alcool sur la santé. Les parents jouent un rôle important à cet égard, ils doivent les aiguiller dans leurs choix de boissons et d'alimentation saines".

Une attitude vivement critiquée par des experts qui pointent du doigt le lobby de la bière. "Pour limiter les abus, on pourrait prendre des mesures efficaces concernant la vente d'alcool aux mineurs et repousser l'âge d'accès aux boissons alcoolisées, mais le lobby de la bière bloque ces avancées", prétend Marijs Geirnaert, directrice du centre d'expertise flamand sur l'alcool et les drogues (VAD).

Selon elle, moins de jeunes boivent, mais ceux qui s'imbibent le font de plus en plus. Et c'est problématique. "Chaque jeune intoxiqué par l'alcool est un jeune de trop".

Néanmoins, "il existe des mesures qui ont prouvé leur efficacité, comme le relèvement de l'âge minimum d'accès à l'alcool, à savoir 18 ans", prétend la directrice. "Il y a 5 à 10 ans d'ici, aux Pays-Bas, les personnes ivres étaient très nombreuses... jusqu'à ce que le pays relève l'âge d'accès aux boissons alcoolisées. Ensuite, leur nombre a chuté".

Parmi les autres mesures préconisées par le VAD, on relève une augmentation du prix de l'alcool et une baisse de la publicité en faveur de celui-ci. "L'alcool doit être plus cher que les boissons gazeuses ou l'eau, ce qui n'est pas le cas actuellement".

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