Résumé de la situation épidémiologique des maladies à déclaration obligatoire (MDO) en Wallonie

Le premier trimestre de 2024 a été marqué par des évolutions notables concernant les maladies à déclaration obligatoire (MDO) en Wallonie. Les pathologies les plus déclarées sont: la coqueluche, la rougeole, la tuberculose active, la gale en collectivité et l’infection invasive à streptocoque groupe A (IIGAS). Pour les deux premières maladies, l'augmentation du nombre de déclarations a été très importante 

La gale en milieu collectif

La gale figure sur la liste des maladies à déclaration obligatoire en Wallonie depuis le 7 novembre 2023. Elle doit être déclarée sur Trace in Wal si l'une des deux situations suivantes est rencontrée dans une collectivité : Deux cas ou plus de gale dans un intervalle de six semaines, pourvu qu'il existe un lien épidémiologique entre eux (à l'exclusion des cas familiaux) ;  Au moins un cas de gale compliquée (soit profuse, soit hyperkératosique). La gale a été particulièrement prévalente dans les milieux collectifs tels que les écoles, les universités et les crèches. Ce contexte a favorisé des épidémies qui ont été difficiles à contrôler, soulignant l'importance de renforcer les mesures préventives et le contrôle dans ces environnements à risque. Un webinaire accrédité à destination des professionnels de la santé sera organisé par l'AVIQ le 21/05/2024 de 20h00 à  21h30 

Tuberculose : Rapport 2022 et évolution en 2024

La publication du rapport sur la tuberculose de 2022 indique une incidence élevée dans les grandes villes de Wallonie, avec une majorité de cas parmi les personnes de nationalité étrangère et les demandeurs de protection internationale. En 2022, la Wallonie a enregistré 209 cas, avec une incidence plus élevée dans des provinces comme Luxembourg et Namur, et des villes telles que Liège et Charleroi. Sur 459 cas de tuberculose pulmonaire confirmés par culture au niveau national (cohorte 2021), 81 % étaient considérés comme guéris un an après le début du traitement (pourcentage légèrement supérieur à celui de la Wallonie, 77 %). Le taux de décès reste élevé (Belgique: 7,4 % ; Wallonie: 8,1 %). A noter que les chiffres concernant la tuberculose ne sont qu'indicatifs car le suivi et la prévention de cette maladie en Wallonie ont été délégués au FARES.

Rougeole : augmentation continue

La rougeole montre une augmentation soutenue des cas enregistrés, principalement chez les personnes non ou insuffisamment vaccinées. Cette augmentation est aussi influencée par des cas importés. Selon les données enregistrées en 2024, le nombre
de cas de rougeole en Wallonie continue d’augmenter avec 20 cas signalés au 31/03/2024 (15 confirmés et 5 suspects). Namur est la province ayant enregistré le plus grand nombre de cas (11 cas, 55 %). Onze des 15 cas confirmés appartenaient à deux foyers familiaux.

Coqueluche : tendance à la hausse

La coqueluche continue de montrer une augmentation marquée des cas, avec 495 cas enregistrés au premier trimestre 2024, ce qui représente une hausse significative par rapport aux années précédentes. Les enfants et adolescents sont les plus touchés, avec un nombre important de cas nécessitant une hospitalisation. Une couverture vaccinale élevée chez les nourrissons (primovaccination), les enfants de 5-6 ans (rappel), les adolescents (rappel) et les femmes enceintes (entre 24 et 32 semaines de grossesse) doit être assurée.

Infections invasives à streptocoques du groupe A (IIGAS)

Bien que le nombre de cas confirmés d'IIGAS ait diminué par rapport à 2023, les 45 cas enregistrés indiquent une endémicité persistante de cette maladie en Wallonie. La situation nécessite une vigilance continue et des efforts soutenus pour le contrôle de cette infection. La plupart des cas (94 %, 15 sur 16 cas) ont été hospitalisés (dont 11 en soins intensifs), aucun décès n'a été signalé.

Infections invasives à méningocoque

Durant la période hivernale de 2024, 18 cas d'infections invasives à méningocoque ont été enregistrés, témoignant d'une recrudescence saisonnière classique de cette maladie potentiellement mortelle.

L'augmentation des déclarations de la plupart des MDO au premier trimestre 2024 en Wallonie appelle à une action continue et renforcée de la part des professionnels de santé. Il est impératif d'améliorer les stratégies de prévention, de surveillance et de réponse rapide aux épidémies pour mieux protéger les populations vulnérables. Un webinaire sera organisé prochainement pour discuter de ces enjeux et rappeler les bonnes pratiques de prise en charge de ces maladies.

> Découvrir l'intégralité du rapport

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