Influence de l’apport supplémentaire en vitamine D sur l’os chez les seniors

Il est reconnu que la supplémentation en vitamine D est fréquemment nécessaire, en particulier chez la personne âgée. En effet, un apport alimentaire insuffisant doublé d’une trop faible exposition au soleil induit nécessairement, chez la plupart, des carences.

Les recommandations sont différentes d’un pays à l’autre: un taux sanguin de plus de 25nmol/l est recommandé en Grande-Bretagne, de 50 à 75nmol/l aux Etats-Unis, alors qu’en France, c’est un taux de 75 à 175nmol/l qui est préconisé.  La supplémentation conseillée aussi est différente: faible dose quotidienne ou doses importantes espacées.

Une étude randomisée, en double aveugle, sans groupe contrôle, sur la supplémentation en vitamine D chez la personne âgée a été mise en place et publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition. L’objectif principal était d’évaluer les effets les plus favorables sur la santé des os.

Les 548 sujets de plus de 70 ans ont été randomisés en trois groupes (de 124 à 128 sujets) qui ont reçu 12.000, 24.000 ou 48.000 UI de vitamine D par mois pendant 12 mois. Les critères d’évaluation comprenaient la mesure de la densité osseuse de la hanche et de la tête fémorale à l’inclusion (T0) ainsi qu'à la fin de la période d’observation (T12). Le risque de fractures a été évalué par un questionnaire classique validé (FRAX) qui portait sur l’année d’observation. Le nombre de chutes a été recensé pendant cette même période et enfin, les taux sanguins de vitamine D2 et D3, de vit D binding protein (protéine de liaison à la vitamine D) et de PTH* ont été mesurés à T0 et à T12.

L’âge moyen des sujets à l'inclusion était de 74 ans. Le taux sanguin moyen de vitamine D était de 40nmol/l à T0. Les données ne montraient pas de différence sur la variation de la densité minérale de l’os (BMD) en relation avec l’âge et le poids. Les taux de vitamine D ont augmenté dans les trois groupes et se sont rapprochés des recommandations. Les taux de PTH ont inversement diminué avec l’augmentation des taux de vitamine D. Le nombre de chutes par trimestre a été relevé. Le nombre total de chutes a été de 249 chez 141 sujets. L’évolution de ce nombre n’est pas différente entre les différents groupes de sujets. Aucun participant n’a présenté de lithiase, ni d’hypercalcémie.

Les chercheurs ont noté qu’il n’y avait pas d’effet dose-réponse sur la densité osseuse de ces sujets âgés. Les chercheurs avaient espéré un effet favorable sur le vieillissement de l’os et même plus important avec les doses les plus élevées. Cependant, l’efficacité était comparable dans les trois groupes: une dose de 12.000 à 48.000 UI par mois était suffisante pour atteindre les taux recommandés chez la majorité des sujets sans effet secondaire, mais sans amélioration de la densité osseuse. Les chercheurs soulignent que la supplémentation qui a montré une efficacité similaire dans les trois groupes a peut-être protégé d’une réduction plus importante de la BMD liée à l’âge.

*La parathormone, aussi appelée hormone parathyroïdienne (ou PTH de l'anglais Parathyroïd hormone, voire PTHi pour PTH intacte) est une hormone peptidique hypercalcémiante et hypophosphatémiante sécrétée par les glandes parathyroïdes.

  • Randomized controlled trial of vitamin D supplementation in older people to optimize bone health. Aspray TJ, Chadwick T, Francis RM et al. Am J Clin Nutr. 2019; 109(1):207-17.

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