Journée mondiale contre le cancer - Les Européens inégaux face au cancer, les points saillants pour la Belgique

A quelques jours de la Journée mondiale contre le cancer (4 février), la Commission européenne a une nouvelle fois souligné mercredi les inégalités flagrantes qui subsistent entre pays en termes de dépistage, traitements, espoir de guérison, etc. Un élément révélateur reste le taux de mortalité liée au cancer, qui varie fortement d'un pays à l'autre de l'UE: de 195,4 à Chypre à 327,7 en Hongrie, pour 229 en Belgique (taux de mortalité standardisé en fonction de l'âge, sur 100.000 personnes, données 2019).

Les variations peuvent s'expliquer par des expositions différentes à certains facteurs de risque (tabagisme, pollution, ob&eacu te;sité, sédentarité, etc.), mais aussi par une capacité variable, entre systèmes de santé, à assurer un dépistage précoce accessible à tous, une prévention efficace ou un traitement adéquat. Ainsi, l'accessibilité de la radiothérapie peut se mesurer du simple au triple à travers l'Union, observe la Commission. La Belgique se démarque par la présence de nombreux équipements de radiothérapie par rapport au nombre de patients, mais cette capacité de radiothérapie est sous-utilisée et le pays a relativement peu de médecins en exercice, en comparaison aux autres.

Ces observations sont détaillées dans des "profils nationaux au regard du cancer" qui ont été établis pour 29 pays (l'UE + Islande et Norvège). L'idée est celle d'un état des lieux, élaboré avec l'aide de l'OCDE, pour se situer par rapport à l'UE et pour éventuellement guider les décisions politiques nationales, indique mercredi la Commission.

Parmi les points saillants pour la Belgique, les taux de mortalité par cancer dans le pays "sont parmi les plus faibles de l'UE et ont considérablement diminué entre 2011 et 2019, y compris en ce qui concerne le cancer du poumon et le cancer colorectal, qui causent le plus de décès liés au cancer par habitant en Belgique", peut-on y lire. Le "plan national cancer" de 2009 a permis d'améliorer la qualité des soins, et le pays se situe du bon côté de la moyenne européenne pour plusieurs facteurs majeurs de risque (tabagisme, consommation excessive d'alcool, surpoids).

Mais des points restent à améliorer, comme le taux de vaccination contre les papillomavirus humain, bien plus faible en Wallonie et à Bruxelles qu'en Flandre. Wallonie et Bruxelles apparaissent également à la traîne, par rapport au nord, en ce qui concerne la participation des femmes au dépistage du cancer du col de l'utérus. Ces différences s'expliquent par des politiques régionales différentes dans la manière d'activer le public cible de ces vaccins ou de ce dépistage.

Autre constat: en Belgique, "les dépenses de soins oncologiques sont parmi les plus élevées de l'UE", elles sont même dans le top 3 avec l'Allemagne et les Pays-Bas. Autrement dit: les cancers coûtent très cher à l'Etat, on estime leur coût à 522 euros par habitant en 2018 si l'on combine les dépenses pour les soins et médicaments (coûts directs) à la perte de productivité (coûts indirects). Les dépenses de plus en plus élevées pour les nouveaux médicaments anticancéreux y jouent un rôle, observe le rapport. En revanche, la Belgique consacre moins d'argent que les autres à la prévention.

Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans l'UE après les maladies circulatoires. Il est identifié comme responsable de 26% de tous les décès, renseigne l'exécutif européen. Alors que la santé reste une compétence en grande partie entre les mains des Etats, l'UE s'est donné pour priorité, parmi d'autres, de mieux lutter contre le cancer. Elle a lancé il y a un an un "registre des inégalités face au cancer", qui permet de comparer entre pays européens différentes statistiques de dépistage, d'équipement de diagnostic, etc.

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