e-Attest: les nouveaux chiffres des mutuelles

La médico-mut d’hier soir a pris connaissance du verdict d’une «enquête clients» menée par les mutualités à propos d’e-Attest, système désormais employé par un bon tiers des MG. La satisfaction des assurés est bien au rendez-vous.  

Pour les distraits, e-Attest, c’est le système qui vous permet de ne plus remettre à votre patient d’attestation de soins donnés (ASD), juste un reçu avec numéro de référence, mais d’envoyer directement, par voie électronique, l’attestation à la mutualité de l’intéressé, qui s’acquitte du remboursement.

e-Attest a été ouvert à tous les MG début février 2018, après une phase test impliquant un nombre limité de confrères. Un mois plus tard, la Mutualité chrétienne dénombrait déjà environ 1.150 généralistes à lui avoir expédié au moins une ASD par ce biais. En mai, le Collège Intermutualiste National (CIN) recensait 3.260 MG utilisateurs. Avec quelque 420.000 requêtes sur le mois, il chiffrait à +/- 20% la part d’attestations transmises électroniquement. A la rentrée de septembre, le cabinet De Block se félicitait de l’accélération du recours à l’outil: 4.700 MG différents l’avaient déjà employé au moins une fois, et sur le total des 2,6 millions de requêtes e-Attest, 54% s’étaient produites sur juin-juillet-août.

Le système décolle, donc, indéniablement. Mais comment les Belges le perçoivent-ils, un an après lancement? C’est ce que les OA ont demandé à leurs assurés, en s’intéressant notamment au fait que le MG a pris le temps – ou pas – de bien expliquer la nouvelle filière, à la bonne réception du reçu justificatif portant mention du montant payé, à la rapidité accrue du remboursement, à l’adhésion au système…, expliquent les Drs De Toeuf et Bauval, respectivement pour l’ABSyM et le GBO.

Le CIN a exposé les résultats de l’enquête en médico-mut, hier soir. «En gros, à plus de 80%, les sondés répondent positivement», résument les deux syndicalistes. Le fait d’être désormais remboursés plus vite, dans les 3 jours, doit en toute vraisemblance jouer dans la perception favorable. «Les OA se plaignent de ne pas connaître via e-Attest le montant demandé à l’assuré, vieux débat... Nous ne sommes pas dans e-Fact et du tiers payant, ici. Nous sommes dans du paiement comptant. Le médecin n’est pas légalement tenu de communiquer aux mutualités la somme demandée», signale Jacques De Toeuf. Ce montant figure en revanche sur le reçu à imprimer. «L’enquête montre que, dans 17% des cas, les MG ne remettent pas cette souche aux patients, 13% en Flandre, et 23% au sud du pays. Les MG flamands sont sans doute plus disciplinés. Et peut-être sont-ils davantage connectés aussi pour les visites, mais ce n’est là qu’une interprétation personnelle», commente Marcel Bauval.

La pénétration d’e-Attest est plus marquée au nord du pays, rapporte l’ABSyM. «En Flandre, 45% des MG l’utilisent régulièrement, contre 18% en Belgique francophone. Au cours des 12 derniers mois, 35% des généralistes ont utilisé l’outil», indique Marc Moens. Les bémols mineurs qu’ont pu émettre les syndicats, en séance, portent sur la persistance d’une certaine inquiétude au niveau de la sécurité fiscale, sur l’annulation d’une consultation - faisable mais pas si évidente - et sur les biens connus problèmes informatiques, de connexion ou d’indisponibilité des services, ajoute Marcel Bauval. «Pour autant que la technique suive, e-Attest est un bon système, une plus-value. L’étape suivante programmée est de l’ouvrir aux dentistes, puis aux infirmières et kinés, avant de l’élargir aux spécialistes et à leur très vaste nomenclature», précise encore Jacques De Toeuf.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.