Solidaris s'inquiète d'un volet de la loi-programme concernant les malades de longue durée

Alors que les dernières données publiées par l'association des services externes de prévention et de protection au travail Co-Prev témoignent d'une explosion du nombre de licenciements pour force majeure médicale, la mutualité Solidaris s'inquiète d'un point figurant dans le projet de loi-programme approuvé mercredi en première lecture en commission des Affaires sociales de la Chambre, a-t-elle indiqué jeudi dans un communiqué. Celui-ci prévoit la suppression de deux incitants financiers octroyés aux personnes en incapacité de travail qui suivent une formation en vue d'un retour vers l'emploi, soit la prime de réussite de 500 euros et la rétribution des heures de formation.

La décision de supprimer ces incitants est, pour Solidaris, incompréhensible. "Et ce d'autant plus que cette suppression semble être une mesure essentiellement budgétaire."

Les données publiées dernièrement par Co-Prev attestent d'une diminution soudaine des trajets de réintégration qui visent à aider les malades de longue durée à retrouver le chemin du travail. Au premier trimestre 2022, les entreprises belges menaient encore 10.835 trajets de réintégration, contre seulement 2.257 au premier trimestre 2023. La preuve, selon le ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne, que la démarche servait de "machine à licencier".

Ce volet du projet de loi-programme pourrait, en l'occurrence, constituer une entrave supplémentaire au retour au travail des personnes concernées et contribuer à les stigmatiser davantage. "Le moment est assez mal choisi pour supprimer les avantages octroyés aux malades de longue durée tout en augmentant ceux destinés aux employeurs, alors que les faits démontrent que les employeurs ne remplissent pas entièrement leurs responsabilités dans les trajets de retour de réintégration."

"Si les objectifs relatifs au nombre de trajets de réintégration que le ministre Franck Vandenbroucke a fixé ne sont pas atteints, il sera encore plus inacceptable d'en attribuer la responsabilité aux malades et les mutualités", a, en outre, relevé le secrétaire général de Solidaris Jean-Pascal Labille.

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