Feu vert à l'interdiction des suppléments chez les BIM (Inami)

Le Comité de l’assurance de l’INAMI a donné ce lundi son feu vert sur l’interdiction de facturer des suppléments d’honoraires dans les soins ambulatoires pour les patients qui bénéficient de l’intervention majorée signale un communiqué du Cabinet Vandenbroucke. L’interdiction prendra effet progressivement à partir de janvier 2025.

Le principe de l’interdiction des suppléments d’honoraires dans les soins ambulatoires pour les patients qui bénéficient de l’intervention majorée a déjà été inscrit dans la loi à l’initiative du gouvernement. Mais les modalités d’application ont fait l’objet d’une concertation détaillée avec les représentants des médecins . Aujourd’hui, les arrêtés royaux qui mettent en œuvre la loi ont été approuvés par le Comité de l’assurance. L’introduction en plusieurs phases de l’interdiction a fait l’objet de discussions avec les médecins dans le cadre des accords tarifaires pour la période 2024-2025. 

L’accord avec les médecins apporte également des solutions à des problèmes spécifiques liés à l’interdiction des suppléments d’honoraires qui avaient été signalés par les médecins. Les arrêtés royaux mettent en œuvre ce qui a été convenu, mais ils ont de nouveau été soumis pour avis aux organes compétents et pour accord au Comité de l’assurance. La prochaine étape sera l’approbation des arrêtés définitifs par le conseil des ministres.

À l’avenir, les prestataires de soins ne pourront plus demander de suppléments d’honoraires dans le secteur ambulatoire aux personnes socialement et financièrement vulnérables, à moins que le patient ne formule une « exigence particulière ». L’interdiction entrera en vigueur par phases. Par « secteur ambulatoire », on entend toutes les prestations dans les cabinets privés de médecins et de dentistes ainsi que les prestations pour les patients à l’hôpital lorsqu’ils n’y passent pas la nuit et qu’ils ne sont pas admis en hospitalisation de jour. Donc, une échographie chez le gynécologue lorsque le patient consulte dans un cabinet privé en dehors d’un hôpital ou dans un hôpital mais sans hospitalisation ni hospitalisation de jour, par exemple, relève de l’interdiction.

Cocrètement :

  • À partir du 1er janvier 2025, pour les patients qui bénéficient automatiquement du droit à l’intervention majorée. « Automatique » signifie qu’aucune enquête distincte n’est menée concernant les revenus du ménage. Il s’agit, par exemple, des personnes qui ont droit au revenu d’intégration, des aînés protégés par la Garantie de revenu aux personnes âgées (GRAPA) ou des enfants porteurs de handicap. Selon les estimations, il s’agit d’environ la moitié des bénéficiaires de l’intervention majorée.
  • À partir du 1er janvier 2026, pour tous les patients qui ont droit à l’allocation majorée, y compris les patients dont le revenu du ménage ne peut pas dépasser un certain plafond.

Dans un communiqué Frank Vandenbroucke se réjouit : « La semaine dernière, le Centre d’expertise des soins de santé a encore souligné l’importance de soins abordables si nous voulons réduire les inégalités socio-économiques dans les soins de santé. C’est également notre engagement : chacun et chacune doit pouvoir bénéficier des meilleurs soins possibles et doit pouvoir les payer. Une interdiction des suppléments d’honoraires signifie également que les patients savent à quoi s’en tenir. »

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Derniers commentaires

  • Philippe DUFRANE

    16 février 2024

    Consulter en cabinet privé, au lieu de consulter en milieu hospitalier, n'est-ce pas déjà une exigence particulière ... ?

  • Philippe TASSART

    12 février 2024

    Je suis d'accord de ne pas demander de supplément aux BIM non fumeurs ou non buveurs ou non drogués ou qui ne partent pas en vacances ou qui ... etc.
    Je serais également d'accord avec cette mesure si, par solidarité ou par obligation, les pharmaciens acceptaient de ne plus vendre aux BIM des produits de comptoir inutiles et superflus.

  • Bruno LULLING

    08 février 2024

    Demandez à votre boulanger de réduire le prix de votre pain préféré… Demander à quelqu’un de réduire le prix de son travail est une exigence très particulière !

  • Bruno LULLING

    08 février 2024

    Consulter un médecin déconventionné en connaissance de cause est une exigence particulière, d’autant plus encore si la relation thérapeutique est ancienne !

  • Ihsan ROUGUI

    07 février 2024

    La qualité et le bon travail se payent...

  • Ihsan ROUGUI

    07 février 2024

    Il faut revaloriser la pratique médicale correctement ou laisser le choix aux médecins de ses tarifs en tant que vrai indépendant!
    Nous avons réalisé au moins 7 ans d'étude voire 12 à 14 ans sans cotiser pour notre pension et on veut nous imposer le coût de notre travail de qualité!?!
    La qualité et le bon travail se paye....et cela est valable à tous les niveaux!
    Si ces mesures entrent en vigueur, cela va engendrer la fuite des médecins vers des pays voisins où ils seront valorisés à leur juste valeur.

  • Franck Descamps

    06 février 2024

    PS. Quid d un patient BIM avec plusieurs demandes ? Ce qui est souvent le cas 1 probleme ok mais 3 voire 4 problèmes exigences particulières ?
    Comment attester,?

  • Franck Descamps

    06 février 2024

    Quid des actes techniques qui ne sontpas /plus en charge par l INAMI infiltration ,mise en place d une sonde gastrique ,ponction d ascite ,etc ...et ceux qui pratique acupuncture ,nutrition,manipulation,mesotherapie ,acte esthétique etc....

  • Frédérique Fievet

    06 février 2024


    Le système de soins en Belgique devient une vraie catastrophe !
    Tout est fait pour mettre des bâtons dans les roues des praticiens qui veulent encore exercer une médecine de qualité, dans un cabinet privé où ils peuvent accorder aux patients un peu plus de temps et d'écoute que dans le cadre de plus en plus oppressant, voire intenable, de l'hôpital.
    Je ne reconnais plus, dans la pratique qui nous est imposée maintenant, le métier que j'ai choisi!
    Et quand je vois le nombre de confrères en burn out, je me dis que je ne dois pas être la seule à penser cela!

  • Frédérique Fievet

    06 février 2024

    Inacceptable ! Cela ne peut pas être imposé aux "petits" cabinets privés où l'application des tarifs INAMI est déjà tout à fait impossible! Ces petites structures où travaille un seul médecin à temps partiel ne peuvent en aucun cas être viables sur base des seuls remboursements de prestations accordés par l'INAMI, ridiculement bas par rapport à ceux pratiqués dans les pays voisins.
    Qu'on rétribue d'abord décemment nos prestations avant de nous imposer encore de nouvelles interdictions !
    Et qu'on laisse aussi, en fin de compte, les patients BIM faire leur propre choix, pour autant que les tarifs appliqués leur soient annoncés à l'avance.
    Cette mesure démagogique est évidemment dictée par la couleur politique de notre ministre mais elle est complètement déconnectée de la réalité !

  • Alexandre Sarafidis

    05 février 2024

    Charité bien ordonnée commence par soi-même .

    Que de bonnes idées ce Très Cher VDB .

    Je propose ou qu ‘on vote une diminution des revenus de ce Cher ( sens propre) VDB au revenu minimum légal doit le »smic belge «  et le delta soit versé à la secu .
    Que pour sa pension ,il touche la pension minimum et le surplus doit versé pour la caisse de pension des BIM

    Montrez l’exemple Cher Frank.

  • Alexandre Sarafidis

    05 février 2024

    Si cela passe réellement , je crains que les Bim ne remercieront pas ce mINISTRE style démocratie populaire asiatique …

    Je suppose que dès maintenant les syndicats feront opposition et si besoin à l’Europe.

    Si cela passe ;
    Des adaptations légales auront lieu certainement dans la pratique quotidienne et je crains malheureusement que cela sera en défaveur de ces patients socialement fragilisés .

    La dictature et l’injustice finissent toujours par tomber.

  • Fabrice Goossens

    05 février 2024

    La Dictature socialiste .
    Comment peut-on laisser faire une chose pareille dans un état de droit? Il s'agit ici d'imposer un prix dans un cabinet privé à un indépendant. , C'est donc tout à fait hors la loi.
    Il faut en effet saisir la justice .
    Imposer un prix dans un fonctionnement privé et donc autoriser le travail à perte , c'est illégal.
    Monsieur Vandenbroucke est le ministre de la santé le plus incompétent que l'on aie jamais eu , c'est un economiste socialiste dictatorial qui n'écoute que lui même et n'a jamais respecté les médecins et le secteur des soins de santé.
    Il faut se mettre ensemble pour faire annuler cette loi qui est illégale. On est dans le scénario des agriculteurs où l'état impose sans tenir compte du statut.
    Le deconventionnement et le travail en cabinet privé entraîne des frais qui ne pourront être couverts , il faut donc stopper ce führer socialiste qui comme en 1934 s'octroye les pleins pouvoirs... c'est de la dictature .
    Dr Goossens Fabrice

  • Charles KARIGER

    05 février 2024

    Obligation de ceci, interdiction de cela, contraintes de rétribution par ukases…
    S’agit-il encore d’exercice « INDÉPENDANT » ou bien plutôt de « FAUX INDÉPENDANTS » à la mode UBER/Deliveroo?
    N’est-il pas temps de saisir la justice à ce propos ?
    L’État (= la population) ne devrait-il pas choisir sa voie, nous salarier (correctement) TOUS ou nous fiche la paix ?