Etudes de médecine - Des parents critiques face à l'examen d'entrée en médecine et dentisterie

Les premiers étudiants sont sortis vendredi midi de l'examen d'entrée aux études en sciences médicales et dentaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles, organisé à Brussels Expo. La matinée était consacrée à la physique, la chimie, la communication et l'éthique. L'après-midi, les mathématiques, la biologie et la capacité d'analyse seront évalués. Sur le temps de la pause entre les deux blocs, des parents ont essayé de glaner quelques impressions à travers les grilles de l'enceinte, un temps propice à une discussion critique sur ce nouvel examen.

Une des mères présentes explique que sa fille fait partie des "reçus-collés", soit ces étudiants qui ont validé le nombre de crédits nécessaires à la réussite de leur première année mais qui n'ont pas réussi à se classer en ordre utile lors du concours organisé en juin dernier. "Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas eu un mécanisme spécifique cette année pour les étudiants qui ont réussi leur première année mais qui n'ont pas été classés dans l'ancienne sélection. Ma fille a terminé sa seconde session fin août et a dû revoir ses matières secondaires en 10 jours", s'indigne-t-elle.

Le Conseil d'État avait invalidé l'organisation de ce concours l'an passé mais a rejeté les recours introduits cette année, sous le motif que l'examen d'entrée offrait une nouvelle chance aux "reçus-collés" d'accéder à la 2e année.

Une maman est venue du sud de la France pour accompagner son fils, âgé de 17 ans. "Il a été pris au tirage au sort en France et donc il est inscrit dans une faculté de médecine en France. Il passe le test en Belgique car la sélection se fait maintenant, avant d'entrer en première année. S'il réussit le test en Belgique, il fera ses études ici. Sinon, il tentera le concours en fin de première année en France." Elle souligne que le numerus clausus en médecine a été légèrement augmenté mais qu'il manque, et de loin, de médecins formés.

A côté, une mère vivant en Belgique, dont le fils de 18 ans sort de secondaire et passe l'examen d'entrée, réagit: "Je suis dentiste et je trouve honteux d'avoir mis un examen pareil", s'exclame-t-elle. "J'ai un cabinet qui ne tourne pas toute la journée parce qu'il manque de dentistes. On n'arrive à engager que des (professionnels) de Roumanie ou de Bulgarie. On a en Belgique un manque criant de médecins et de dentistes"

Elle est revenue sur la préparation du test pour son fils: "On ne savait pas à quoi s'attendre et il a eu une grosse session à la fin de sa 6e. Il a suivi quelques cours préparatoires à l'Université catholique de Louvain mais c'était très vague. Donc, je n'ai pas beaucoup d'espoir. Je pense que le test doit être difficile."

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Derniers commentaires

  • Charles KARIGER

    12 septembre 2017

    Le souci provient des insuffisances de notre enseignement secondaire et de la pseudo-équivalence administrative de toutes les filières d'études secondaires dont la plupart ne fournissent pas aux lycéens la possibilité d'acquérir les prérequis d'études supérieures universitaires relativement difficiles menant à DES professionS diverseS mais toutes de plus en plus hautement scientifiques nécessitant de grandes capacités d'autoformation.. C'est d'autant plus criant que la réduction des années de cours de 7 à 6 a entraîné la disparition de cours de mathématiques, statistiques et et "sciences naturelles" de la défunte première candidature. Il est donc indispensable de n'admettre que les candidats qui maîtrisent ces prérequis.
    Pour info: avant de m'inscrire en faculté de médecine, j'ai passé et réussi l'examen d'entrée en faculté polytechnique; ce fut un bon indicateur de mon niveau de compétences.
    Je pense que les jeunes gens et leurs familles devraient remercier les autorités qui ( enfin!) ont instauré ce filtre qui épargnera douleurs et dépenses inutiles à des milliers de foyers dont les rejetons, si idéalistes qu'ils soient, "n'ont pas le niveau".
    Ce n'est pas à l'université que l'on apprend les bases de la chimie ni à faire la synthèse d'une heure d'exposé scientifique.

  • Roxanne OUHADI

    12 septembre 2017

    En effet, il y a eu tricheries: les candidats allaient aux toilettes ( peut-être accompagnés jusqu'à l'entrée) avec leur smartphone pouvant ainsi sans problème être connectés à internet.
    De plus, la numérotation des questions n'était pas la même que la numérotation sur la feuille des réponses ; les candidats ont été informés de l'erreur en début de séance mais cette erreur a de quoi perturber les étudiants et a sans doute conduit à des réponses ne correspondant pas aux numéros des questions.
    Quel amateurisme !
    Puisque nos responsables s'avèrent incapables d'organiser cela correctement, pourquoi ne pas copier ce qui fonctionne depuis 20 ans en Flandre ?