Cimacs : «  Les hôpitaux ont été trop loin, les assistants vont répondre »

Alors qu’un projet de convention collective de travail est actuellement en discussion au sein de la commission paritaire médecin-hôpitaux,  dans laquelle le Cimacs et le Vaso (le pendant néerlandophone) sont présents, ils constatent que les discussions se poursuivent à sens unique. «Il n’y a aucune volonté d’améliorer nos conditions de travail. C’est un affront de plus envers les médecins en formation » explique le Dr Jean-Michel Mot, porte-parole du Comité interuniversitaire des médecins assistantes candidates spécialistes (CIMACS)

Le Dr Jean-Michel Mot, ne comprend pas l’entêtement des fédérations hospitalières : « La commission paritaire s’est réunie pendant deux heures et demi. On a débattu point par point sous la présidence de Jo de Cock. Un gros travail avait été mené sur les « contrats » actuels. Pourtant, les hôpitaux n'ont retenus et nous ont soumis ce qui se faisait de pire dans certains hôpitaux !  Ce n’est pas acceptable. Après deux heures et demi de débats, hier, je n’ai pas eu l’impression qu’il y ait la volonté de faire des efforts pour respecter notre travail. La Task Force des assistants francophones va se réunir et va organiser la réponse.» 

Seule la rentabilité compte
Pour lui, la situation est inquiétante : « On va vers une perte de droits sociaux pour les assistants et on va se retrouver dans un système peu respectueux des assistants et des patients. Les acteurs autour de la table nous disent bien que ce n’est pas un contrat de travail. Ils ne pensent qu’à la rentabilité. Pour eux, un assistant apporte une belle somme d’argent à l’hôpital. Depuis des mois, nous avons dénoncé énormément de choses mais cela n’a pas l’air d’avoir un impact. Ils n’ont rien retenu de la crise covid. Nous devons à nouveau nous réunir le 5 mai pour parler des rémunérations. Mais on sait déjà que l’on ne sera pas d’accord avec ce qu’ils vont proposer pour le barème.” 
Au fil des réunions, un point de rupture se fait sentir: “Les assistants sont très remontés, outrés et il va y avoir une véritable révolte. On va montrer que l’on n’est pas d’accord.” 
Les principaux problèmes
Que contiennent les documents actuels ? « Ils proposent la suppression des rémunérations des gardes, pas de contrôle horaire, pas d’heures supplémentaires rémunérées avant 60 h par semaine et sous réserve d’avoir signé l’avenant, une décharge de toute responsabilité en tant qu’employeur mais en conservant les avantages, une généralisation du modèle liégeois avec au « Jour 1 » de maladie sur la mutuelle et donc un retrait sur salaire dès que l’on est malade, une diminution des congés, avec possibilité de vous les sucrer si vous ne les prenez pas quand ça les arrangent et ils se réservent le droit de notifier à l’agrément « que vous ne remplissez pas vos obligations de stages si vous dites non »...Enfin, ils ne parlent pas de salaires mais envisagent très certainement de le diminuer »

On peut franchement s’étonner que la parole des candidats spécialistes soit toujours aussi peu écoutée dans le contexte sanitaire actuel... Qu’en pense le ministre fédéral de la santé, les autorités compétentes, les syndicats de médecins ? Dans ce contexte pandémique tendu, sont-elles prêtes à voir l’organisation des hôpitaux perturbées ? Les prochaines heures vont être cruciales.

Lire aussi:

Le Dr Devos soutient les candidats spécialistes

Stop aux abus : le CIMACS dévoile son projet de convention collective de travail pour les médecins en formation

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.