Note de Frank Vandenbroucke : télémédecine, prévention, covid long... au coeur de la réflexion

Dans sa note de politique générale santé publique présenté au Parlement, le ministre Vandenbroucke accorde  beaucoup d'attention aux sujets liés aux généralistes : postes de garde,  maladie chronique, accessibilité...

Le ministre fédéral de la santé, Frank Vandenbourcke, se veut très clair : « Le maintien d’un service de santé basé sur la solidarité nécessite des investissements et des réformes. L’épidémie a révélé des points à améliorer. Nous avons appris à quel point il est important de continuer à investir dans nos soins de santé. L’accessibilité demeure un défi majeur dans notre système de soins de santé. »

Un certain nombre d’initiatives ponctuelles, comme l’incitation au bon usage des médicaments, la suppression du certificat médical pour les absences de courte durée, doivent aider les médecins généralistes à se concentrer sur leurs tâches essentielles. La note à ce sujet est sans équivoque : « Nous devons réfléchir en profondeur aux possibilités offertes par la télémédecine. Une technologie du 21e siècle ne peut être mise en œuvre avec succès sur la base des schémas organisationnels et techniques financières du 20e siècle: la télémédecine nécessite une approche très différente du “fee-for-service” dans le domaine des soins de première ligne. Ainsi, pas moins de 900 000 Belges reportent une visite chez leur médecin généraliste, tandis que 15 % des familles rencontrent des difficultés à faire face aux dépenses de soins de santé (enquête de santé 2018). Ainsi, le taux de mortalité des personnes faiblement qualifiées est encore deux fois plus élevé que celui des personnes hautement qualifiées. »

Le point sur le Covid 

Le système d’information sanitaire sera renforcé et mis à jour avec des surveillances au niveau des soins primaires (tel que les médecins vigies), des réseaux de laboratoires (y compris les laboratoires de référence), des soins de deuxième et troisième lignes, y compris la surveillance des syndromiques) et des systèmes d’enquêtes de populations. Dans ce cadre, le rôle des données de Medex sera renforcé via le projet MultieMediAtt prévu dans le plan e-Santé. En établissant et en mettant en œuvre une plateforme VirusBank belge de pointe qui permettra de développer des stratégies préventives et thérapeutiques puissantes/ efficaces contre les virus à potentiel épidémique et pandémique.

Le Commissariat Corona sera progressivement dissous et ses tâches en cours seront réalisées sous la coordination du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement (ou SPF SPSCAE). 

La plate-forme de test restera assurée jusqu'en 2022 avec une réduction progressive de la capacité de test, mais de manière à ce que cette capacité puisse être à nouveau rapidement déployée si nécessaire.

L’AFMPS mettra son expertise à disposition en vue de soutenir le développement de Vaccinopolis, une unité basée à Anvers pour la réalisation d’études d’infection contrôlée sur l’homme (“human challenge studies”). D’autres initiatives de biopréparation axées sur le développement accéléré de vaccins et la recherche avancée sur les maladies infectieuses seront également soutenues.

Un groupe de travail officiel réunissant les mutualités, des représentants de patients et des universités, le Réseau EBP, le KCE, Fedris et une association scientifique de médecins généralistes a été mis sur pied.

Enfin, un plan fédéral de résilience mentale et de gestion du stress et de tous les risques psychosociaux au travail devra être mis en place.

COVID Long

Une recherche britannique a montré qu’un patient atteint du COVID-19 sur sept a des symptômes de longue durée. Des organisations telles que Post-COVID-19 soutiennent les patients et leurs familles et leur communiquent des informations, mais un dialogue plus professionnel entre les médecins et une collaboration entre les chercheurs sont indispensables pour garantir leur accès à la recherche et au soutien médical dont ils ont besoin. 

Un groupe de travail officiel réunissant les mutualités, des représentants de patients et des universités, le Réseau EBP, le KCE, Fedris et une association scientifique de médecins généralistes a été mis sur pied. Le suivi et l’accompagnement des patients confrontés aux effets à long terme de l’infection au COVID-19, notamment comment répondre au mieux aux besoins des patients présentant des symptômes qui durent au moins 12 semaines après une infection au COVID-19, ont été formellement inscrits comme objectif dans le nouveau contrat d’administration de l’INAMI.

Coopération et accessibilité:

À partir de 2022, le montant de l’objectif budgétaire global au-delà de l’adaptation à l’index sera augmenté chaque année, en termes réels, de 2,5 %. Par conséquent, l’objectif budgétaire 2022 s’élève à 31 755 422 millions d’euros. Par rapport aux estimations techniques révisées, il y a une marge de 123,6 millions d’euros pour de nouvelles initiatives. Conformément à l’accord de gouvernement, ces ressources seront utilisées pour les objectifs prioritaires en matière de soins de santé tels que définis dans le cadre du trajet pluriannuel de l’INAMI. 

Un peu moins de 49 millions d’euros seront investis dans les trajets de soins et les soins intégrés fondés sur la coopération entre le médecin généraliste et tous les prestataires de soins primaires, parfois le médecin spécialiste et d’autres prestataires de soins, afin d’améliorer le suivi des patients, y compris la prévention secondaire et tertiaire.

Malades chroniques

Le gouvernement prendra de nouveaux engagements en faveur de soins intégrés et s’appuiera sur le Plan fédéral pour les malades chroniques afin de parvenir à un plan interfédéral ambitieux. Les soins aux malades chroniques continueront d’être intégrés, dans le but d’améliorer la santé de la population, la qualité des soins ressentie par le citoyen/le patient, la valorisation des ressources disponibles, le plus grand bien-être des professionnels des soins et l’engagement en faveur de la justice et de l’inclusion sociales. 

Une étude du KCE en cours sur les soins intégrés en Belgique, qui vise entre autres à documenter la maturité des soins intégrés en Belgique, fournira des éléments utiles à cet égard. 

L’obésité et la première ligne

Un autre problème de santé important est le surpoids et l’obésité. « Notre objectif en mettant en place un modèle de soins multidisciplinaires et continus axé sur le dépistage efficace de l’obésité et sur un traitement échelonné est d’offrir à chaque patient souffrant d’obésité des soins adaptés à ses besoins individuels (soins sur mesure). Concrètement, nous proposons un modèle de soins échelonnés (“stepped care model” en anglais) consistant à proposer des soins respectivement en première, deuxième ou troisième ligne en fonction des résultats de l’évaluation biopsychosociale globale de la gravité de la situation. Une collaboration efficace entre les lignes de soins doit permettre de toujours adapter au mieux la thérapie aux besoins » précise la note.

Les postes de garde

Au niveau des collaborations fonctionnelles pour les postes de garde des médecins généralistes, la loi qualité prévoit une organisation plus efficace des gardes, ce qui permet de réduire la pression sur les différents médecins généralistes et d’assurer de manière uniforme la permanence médicale pour le patient. Par analogie avec la loi qualité, l’arrêté royal sur la reconnaissance des collaborations fonctionnelles a été reporté d’un an. L’INAMI finalise actuellement un arrêté royal qui doit garantir le financement des accords de collaboration, après quoi il sera soumis à la médicomut.  L’objectif est de trouver un consensus d’ici fin 2021 afin que les préparatifs nécessaires puissent être effectués et que la reconnaissance des collaborations fonctionnelles puisse commencer le 1er juillet 2022

Enfin, au niveau du portail” pour les professionnels de la santé...Ce projet ne figure pas dans la loi qualité, mais comprend un service supplémentaire qui sera développé pour réduire la charge administrative des professionnels de la santé. Le portail doit permettre de mettre à la disposition des différents prestataires de soins toutes les données dont disposent déjà les autorités. La possibilité sera également prévue d’adapter des éléments ou de télécharger des fichiers soi-même. Le portail englobe ainsi plusieurs projets de la loi qualité, dont le registre des pratiques et le portfolio.

> Lire la note dans son intégralité

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