Les aidants proches davantage confrontés à des problèmes de santé

Les personnes qui prennent soin d'un proche en perte d'autonomie se rendent davantage chez le médecin et le psychologue et sont plus souvent hospitalisées que les autres, ressort-il lundi des premiers résultats d'une étude de la mutualité libre Partenamut.

Les aidants proches, qui assurent au quotidien l'accompagnement d'un personne en perte d'autonomie pour permettre son maintien à domicile, devaient bénéficier d'un statut officiel à compter du 1er octobre mais celui-ci a été reporté, faute d'arrêtés de mise en œuvre.

La mutualité libre Partenamut accorde toutefois, depuis le 1er janvier 2016, un statut particulier à ces «accompagnateurs de l'ombre», en leur octroyant notamment des aides et des avantages financiers. Celle-ci a entrepris, pour la première fois, de prendre le pouls des quelque 6.100 aidants proches affiliés chez elle et de près de 10.000 de ses membres non reconnus comme tels.

Il ressort de cette étude que tant la santé mentale que la santé physique de ces personnes sont affectées par cette prise en charge de tous les instants. Le baromètre montre notamment que les aidants proches font face à une charge mentale plus lourde (stress, manque de soutien et de sommeil...) et se rendent trois fois plus souvent chez le psychologue que les non aidants proches. 

L'étude de Partenamut met également en avant que le taux de consultation chez le médecin généraliste et le kinésithérapeute est plus élevé chez un aidant proche que chez un autre affilié.

Par ailleurs, bien que les aidants proches aient des incapacités de travail plus courtes que les autres répondants (62 jours contre 75 jours), «celles-ci sont plus nombreuses et entraînent deux fois plus de risques de tomber en invalidité», relève l'étude. Il apparaît en outre que les aidants proches sont plus souvent hospitalisés mais pour des séjours plus courts que les non aidants proches. 

«À trop s'occuper d'autrui, certaines personnes en viennent à ne plus écouter leur propre corps, et cela peut avoir de graves répercussions. Le dévouement de certains à l'égard de leurs proches peut être à double tranchant», soulève la responsable projet au département d'Aide à la personne chez Partenamut. «Vous connaissez l'analogie de l'avion? Avant de mettre le masque à oxygène à son voisin, il faut s'assurer que le sien est mis correctement», illustre-t-elle.

La mutualité libre en profite pour rappeler l'urgence de reconnaître les aidants proches en leur accordant un statut officiel. «Ne laissons pas les aidants proches d'aujourd'hui devenir les aidés de demain», recommande la mutualité, qui insiste sur la nécessité d'un soutien financier et moral à leur égard.

L'étude détaillée, réalisée en collaboration avec l'Union nationale des Mutualités libres et l'UCLouvain sortira début novembre, mettant en avant un bilan de santé complet des aidants proches. 

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