Alors que l'épidémie d'Ebola sévit depuis un an dans l'est du Congo, Médecins Sans Frontières (MSF) appelle jeudi à adapter la réponse en tenant davantage compte des préoccupations des communautés. «L'approche globale de l'intervention Ebola doit être remise en question et améliorée.» En un an, Ebola a infecté plus de 2.600 personnes et en a tué près de 1.800.
Depuis le début de cette épidémie, l'insécurité constitue un défi important en matière d'intervention. Le nord-est de la République démocratique du Congo est en effet en proie à un conflit armé depuis un quart de siècle.
MSF note par ailleurs le fait que «les travailleurs de la santé associés à la réponse d'Ebola ne jouissent toujours pas de la confiance nécessaire». Ainsi, ils ont à plusieurs reprises été pris pour cibles, ce qui a parfois entraîné la suspension, la limitation ou l'annulation d'activités cruciales comme les enquêtes d'alerte ou les campagnes de vaccination.
«Mais ni la peur suscitée par cette maladie mortelle et méconnue, ni la tension préexistante dans la région ne peuvent à elles seules expliquer l'incapacité de la réponse à gagner la participation de la population locale à cet effort», souligne Médecins Sans Frontières, qui estime que l'approche globale doit être revue.
«Mis en place comme un système parallèle, les centres de traitement et de transit Ebola sont déconnectés des structures de santé locales que les gens connaissent bien», ce qui a sans doute entravé l'acceptation de ces installations par les communautés, pointe ainsi l'organisation.
Au vu de la situation, MSF pense dès lors que la réponse doit s'adapter d'urgence aux besoins et aux attentes de la population, y compris en termes de préférences dans l'offre de soins de santé. Dans cette optique, l'organisation s'efforce d'intégrer ses activités liées à Ebola dans les centres de santé et les hôpitaux locaux, en cherchant à encourager la déclaration précoce des symptômes et à faciliter le dépistage précoce des cas suspects.
Par ailleurs, l'accès à la vaccination doit être élargi pour couvrir toutes les populations à risque, selon MSF.
