Variole du singe - La Commission encourage les 27 à intensifier la sensibilisation, sans stigmatisation

La commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, a écrit mercredi aux ministres de la Santé des 27 Etats membres, appelant à lancer une action renforcée et coordonnée au niveau de l'UE en ce qui concerne la variole du singe. La Commission souhaite que chaque Etat rapporte au niveau européen, de la manière la plus complète possible, les cas qui se manifestent sur son territoire, et organise un "contact tracing" et des campagnes de communication, à l'instar de ce qui a été fait avec le coronavirus.

La Commission, qui a déjà acheté des vaccins pour les Etats membres, prépare aussi deux passations conjointes de marché, pour l'achat en commun ( par les Etats membres qui le souhaitent) de doses supplémentaires du vaccin de Bavarian Nordic et de traitements antiviraux Tecovirimat, informe la Chypriote dans son courrier, que Belga a pu consulter. 

"Nos priorités claires, à ce stade, doivent être d'augmenter la surveillance, l'identification et le signalement de cas, l'isolation, le traçage de contact et la vaccination, ainsi que la prévention et des campagnes claires de communication des risques dans tous les Etats membres et de l'EEE (espace économique européen, qui comprend aussi l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein, NDLR)", écrit la commissaire dans son courrier de deux pages. 

Sur le plan du traçage des contacts, il est "important que les contacts proches" d'une personne infectée "soient identifiés le plus rapidement possible, informés de leur exposition, du risque de développer la variole du singe et des symptômes, et de la nécessité de s'isoler, suivant les lignes directrices établies par l'ECDC", le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, ajoute-t-elle. Les Etats sont appelés à mettre en place des directives claires en matière d'isolation de cas et de suivi des contacts à risque, en s'appuyant sur les recommandations de l'ECDC. C'est "nécessaire pour contribuer à contrôler la flamb&ea cute;e", estime la commissaire. 

En termes de communication, "l'aspect le plus important de notre réaction", Stella Kyriakides "encourage" les capitales à intensifier les explications aux groupes à risque et au personnel de santé, pour que le public soit conscientisé "mais sans causer de panique ou de stigmatisation". Les hommes homosexuels sont actuellement particulièrement concernés, mais ce groupe "ne devrait pas être victimisé ou marginalisé", met-elle en garde.

"Vos efforts et actions en termes de communication de risque et de sensibilisation sont extrêmement importants car il y a un risque bien documenté de transmission à d'autres groupes de population, comme les jeunes enfants, les femmes enceintes et les individus immunodéprimés. La prévention est notre meilleur outil."

Selon l'ECDC, il y a eu depuis le début de la flambée de cas en Europe 9.697 cas confirmés de variole du singe dans 27 pays européens (décompte du 25 juillet). Le plus grand nombre de cas a été signalé en Espagne, avec plus de 3.100 cas. En Belgique Sciensano a recensé jusqu'à lundi (25 juillet) 393 cas confirmés, selon son annonce de mercredi. Une soixantaine de nouveaux cas se sont ajoutés en une semaine.

La semaine dernière, l'Organisation mondiale de la Santé a déclaré l'éruption de variole du singe "Urgence de santé publique de portée internationale", bien que le comité d'experts de l'organisation n'ait pas réussi à atteindre un consensus en ce sens. 

La variole du singe débute habituellement chez l'humain par une combinaison de symptômes: fièvre, maux de tête, frissons, fatigue, maux de dos, douleurs musculaires, asthénie ou gonflement des ganglions lymphatiques. Habituellement, des démangeaisons débutent quelques jours plus tard. La variole du singe n'est, dans la grande majorité des cas, pas dangereuse. Les personnes immunodéprimées risquent cependant des formes plus sérieuses de la maladie. 

La Commission européenne a récemment approuvé l'utilisation dans l'UE du vaccin de Bavarian Nordic contre la variole (humaine), pour protéger les adultes de la variole du singe. La Belgique a déjà conclu un accord avec la firme danoise pour l'achat de 30.000 doses de ce vaccin (Imvanex, commercialisé aux Etats-Unis sous le nom Jynneos), dont une première partie devrait arriver à l'automne, selon le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke. La Belgique a aussi déjà reçu plus de 3.000 vaccins achetés par la Commission européenne.

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