Les syndicats médicaux sont-ils à nouveau sexy?

Pendant des années, les organisations médicales se sont répandues en lamentations parce qu’elles recrutaient rarement de nouveaux membres. Trouver des volontaires pour siéger dans les comités et les commissions de l’Inami et de la Santé publique posait chaque fois problème. L’Absym et le Cartel/ASBG n’avaient pas de force de recrutement. La situation a peut-être changé. Certains indicateurs révèlent qu’un vent nouveau souffle sur le paysage syndical.

Il est encore difficile d’analyser si ce changement est lié aux mesures budgétaires, à l’interdiction des suppléments d’honoraires ou au projet d’instaurer un nouveau système de financement des hôpitaux. Quoi qu’il en soit, le Dr Yves Louis, président de la Chambre syndicale flamande (VAS), sections Flandres occidentale et orientale, constate que depuis le début de 2013 le nombre d’affiliés de son syndicat a augmenté d’une centaine de membres.

Marc Moens, vice-président de l’Absym, confirme cette information. «Renseignement pris, il semble que depuis le début de cette année, chaque chambre compte plusieurs dizaines de nouveaux membres. Pour les cinq chambres, cela représente globalement plusieurs centaines de nouveaux affiliés.»

Ce sont principalement les médecins spécialistes qui trouvent, à nouveau, que l’Absym est sexy. Selon Marc Moens, il s’agit la plupart du temps de médecins âgés entre 40 et 50 ans. «Leur pratique tourne. A cet âge, ils savent ce dont ils parlent et ils trouvent que la défense professionnelle est importante.» Il est aussi remarquable de constater que dans plusieurs sections (Anvers, Brabant flamand et Limbourg), la popularité du VAS augmente également chez les généralistes.

Cerise sur le gâteau

«L’évolution néfaste qui mine le travail des indépendants et des professions libérales n’a pas échappé à la vigilance du corps médical», commente Roland Lemye, président de l’Absym. «Notre association a été soumise cette année à pas mal de questions à propos des décisions prises par les politiques de la part des membres et non membres. Ce regain croissant d’intérêt est la preuve que le syndicat des médecins n’est pas mort contrairement à ce que certaines mauvaises langues (politiques) peuvent prétendre. Le fait que bon nombre de médecins désirent s’affilier à  notre syndicat, en tant que nouveau membre, est la cerise sur le gâteau du combat journalier que nous menons. La confiance témoignée à l’Absym par les médecins, nouveaux membres, contraste violemment avec la méfiance du corps médical à l’encontre des dirigeants qui s’occupent des soins de santé.» Le Dr Lemye estime qu’à l’approche des élections de 2014, «cet apport de membres constitue un stimulus supplémentaire pour défendre les intérêts des médecins généralistes et spécialistes avec la même ferveur».

Le Groupement belge des spécialistes (GBS) a vu également le nombre de ses membres augmenter, mais de façon moins spectaculaire, explique Marc Moens, secrétaire général du GBS.

Après une longue période de stagnation, le nombre de membres de l’Algemeen Syndicaat van Geneeskundigen van België (ASGB), une des composantes du Cartel, a même doublé durant ces trois ou quatre dernières années. Evidemment, dans ce cas, cette croissance n’est pas liée aux récentes mesures prises par les autorités «Nous essayons d’avoir une conception moderne du syndicalisme», commente Rita Cuypers, juriste de l’ASGB. «Nous travaillons beaucoup pour renforcer notre visibilité en organisant des symposiums et en envoyant régulièrement des lettres de recrutement.»

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