Inutile de limiter le nombre de médecins belges et pas les praticiens étrangers (Unécof)

L'Union des étudiants de la Communauté française (Unécof) s'interroge mercredi sur l'utilité de restreindre encore davantage le nombre de médecins belges sans soumettre les praticiens étrangers aux mêmes règles. La ministre de la Santé publique, Maggie De Block, a annoncé mardi à la Chambre son intention d'instaurer une attestation de contingentement en fin d'études de médecine et de dentisterie, obligatoire pour obtenir une place de stage et un numéro Inami.

"Pourquoi limiter autant le nombre de médecins belges", se demande Morgane Justens, présidente de l'Unécof. "Les étudiants actuels sont confrontés à des difficultés p our obtenir un numéro Inami (qui permet de facturer les prestations à l'assurance maladie, ndlr) alors qu'on assiste à une arrivée massive de médecins étrangers, venant principalement d'Europe de l'Est, qui ne sont pas soumis à ces restrictions", dénonce-t-elle.

Ces praticiens de l'étranger "détiennent parfois un diplôme qui n'est pas équivalent à la formation belge", souligne encore la présidente. "Quelle médecine la ministre veut-elle privilégier?"

Ce "jeu politique" aura des conséquences "sur les futurs patients, dont fera peut-être partie Mme De Block. Je ne suis pas sûre qu'elle aimera être soignée par un médecin qui n'est pas aussi bien formé qu'en Belgique", lance Mme Justens. La ministre a déjà indiqué par le passé qu'elle ne pouvait imposer un contingentement aux Européens, en vertu de la législation de l'UE.

L'Unécof dénonce en outre cette limitation supplémentaire qui fera office de "double peine" pour des étudiants qui ont déjà dû se soumettre à un examen d'entrée.

Depuis 2017, l'accès aux études de médecine et de dentisterie est conditionné à un examen d'entrée. Cela avait permis d'apaiser les tensions entre le fédéral et la Fédération Wallonie-Bruxelles, le premier reprochant au second de diplômer trop d'étudiants par rapport au nombre de numéros Inami disponible. La Fédération avait tenté d'instaurer un concours auparavant mais celui-ci avait été invalidé par la justice.

A la rentrée 2018, les tensions ont été ravivées car 1.138 candidats ont été déclarés lauréats en médecine pour un peu moins de 600 numéros Inami disponibles. Mme De Block veut éviter qu'une nouvelle fois, un nombre plus important d'Inami soit octroyé, en imposant une attestation de contingentement pour obtenir une place de stage et un numéro Inami. Le nombre d'attestations sera calqué sur celui des Inami.

Lire aussi :

Maggie De Block veut instaurer un verrou supplémentaire à la fin des études

Pour la Fef, instaurer des attestations de contingentement en fin d'étude de médecine serait "honteux"

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Isabel TAGNON

    21 novembre 2018

    De Block ne peut imposer un contingentement aux medecins venant de l UE.?
    Cela voudrait donc dire que les medecins belges et resortissants de l UE ayant reussi leurs etudes en Belgique, et surnumeraires, ne viennent pas de l UE?