Remplacer les quotas Inami par des quotas de pratiques

Le Cartel – syndicat qui regroupe le GBO, le MoDeS et l’ASGB – propose une régulation souple et modulée à l’entrée et à la sortie des études, assortie d’une réorganisation du système des soins. Il recommande de valoriser les spécialités en difficulté et de surveiller celles menacées par une pléthore de praticiens.

Le groupement syndical avance plusieurs pistes concrètes au niveau des études de médecine et de la libre circulation des médecins:

  • organisation d'un examen d’entrée dans les facultés de médecine, en ne se focalisant toutefois pas sur les seules matières scientifiques, assorti d’une année préparatoire facultative portant sur les matières du champ bio-psycho-social et relationnel. Une proposition avancée également par le cdH et Ecolo;

  • information des élèves du secondaire de façon objective et claire, en amont de l’université, de la volonté politique d’équilibrer le nombre de praticiens et les besoins de la population; 

  • octroi d'un numéro Inami provisoire après le master pour permettre à chacun d’accéder à la médecine générale ou spécialisée;

  • réflexion en profondeur à propos du contexte législatif européen en matière de liberté de circulation des diplômés médecins en Europe, susceptible de déstructurer le modèle de planification et d’organisation des soins des différents pays européens. Cela permettrait le respect d’une meilleure équité entre diplômés belges et européens, en espérant éviter les dérives actuelles de création de pénurie dans leurs pays d'origine des européens non-belges recrutés via des agences spécialisées pour venir travailler en Belgique.

Organisation «multifacettes»

Une réorganisation en profondeur du système de soins est, selon le Cartel, également nécessaire. Le syndicat propose de renforcer une organisation «multifacettes» – qui tiendrait compte des besoins de la population, de la répartition géographique des médecins, d’une clarification des rôles de chaque professionnel, et de l'échelonnement des soins – et de mieux répartir les praticiens sur le territoire belge. A défaut d’une loi d’installation, encourager, par exemple, la pratique de vacation dans les zones en pénurie.

Le Cartel estime que les quotas fédéraux, basés sur une organisation «multifacettes», doivent porter non plus sur des têtes mais sur des pratiques, solo, en réseau ou groupées, et en incluant le paradigme actuel qui fait prévaloir une qualité de vie pour les praticiens avec un meilleur équilibre entre vie professionnelle et privée.

Le syndicat mixte (généralistes/spécialistes) plaide pour une répartition de 43%/57% entre généralistes et spécialistes et une valorisation de la médecine générale et des autres spécialités en pénurie comme, par exemple, la gériatrie, la médecine d’urgence, la pédopsychiatrie, ou en voie de le devenir comme l’anatomopathologie ou la biologie clinique. Il conseille de prêter une attention particulière à la pléthore actuelle dans certaines spécialités comme la radiologie ou la chirurgie, par exemple.

 

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