Nouveaux quotas pour les généralistes : le CIUM reste perplexe

Le Comité InterUniversitaire des étudiants en médecine (CIUM)  reste perplexe face au relèvement des quotas en médecine générale.  Même si il reconnaît que cela constitue une bouchée d’air pour les médecins généralistes ,” nous tirons cependant la sonnette d’alarme sur la prétendue efficacité de cette mesure” écrit le comité des étudiants jeudi dans un communiqué.

Premièrement, si le CIUM considère que la décision prise par la Fédération Wallonie Bruxelles reste courageuse, “cette mesure reste une solution de sauvetage qui ne sera pas à même de combler le manque de généralistes en communauté française de Belgique : il faudrait maximaliser le nombre de places en médecine générale pendant une longue période avant de commencer à soigner une plaie qui n’est que trop profonde dans notre système de soins.”

Deuxièmement, pour le CIUM le gouvernement fédéral met en œuvre des décisions créant un contexte toxique pour cette mesure : “nous rappelons en effet que les quotas INAMI ne sont pas adaptés aux besoins de la population : de ce pas, dans quelques années certains services hospitaliers seront obligés de fermer leurs portes ou engager des médecins étrangers en grand nombre pour survivre la lourdeur de la charge administrative et du nombre grandissant de patients. La mesure des sous-quotas doit donc s’accompagner impérativement d’une augmentation drastique des quotas INAMI francophones pour combler le manque de médecins généralistes tout en assurant une force de travail équilibrée en hospitalier.

Troisièmement,le CIUM constate qu’ il n’y a aucune volonté du gouvernement fédéral de former plus de médecins du côté francophone. “Nous rappelons en effet, que malgré l’installation de la pénurie confirmée par l’étude Deliege (43% des médecins francophones partant à la pension seront remplacés d’ici 2025) un examen d’entrée est mis en place cette année. Si cette sélection s’accentue dans le futur, cela aggravera les estimations faites en 2015 (passant de 43% à moins de 30%). La solution des sous-quotas s’inscrit donc dans un cadre non fertile qui ne lui permettra pas d’atteindre pleinement ses objectifs primaires.

Pour Giovanni Briganti, co-président du CIUM, “dans une situation ou deux tiers de la force médicale sera partie d’ici 7 ans, nous avons besoin plus que jamais de décisions politique courageuses et scientifiques pour garder en Belgique francophone un système de soins de santé de qualité, humains et performants. “

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