Manifestation des médecins généralistes à Tournai pour dénoncer la réforme du 1733

Face aux obligations de garde imposées aux médecins-généralistes, les praticiens de Wallonie picarde ont organisé mercredi une manifestation à Tournai. Quelque 400 médecins, selon les organisateurs, ont participé à cette action de mécontentement. En même temps, l'ABSyM Wallonie lançait à tous les médecins wallons un appel à un arrêt de travail entre 10h00 et 11h00. 

A l'initiative des "Cercles de Tournai, Ath, Mouscron et Comines", une manifestation a été mise sur pied mercredi midi à Tournai. Les manifestants se sont réunis vers 11h00 à proximité du hall des sports de l'Esplanade de l'Europe avant de défiler dans les rues de la ville en direction de la Grand-Place. Les protestataires venaient des quatre coins de Wallonie picarde mais aussi de Mons et La Louvière. Ils étaient à peu près 200 à s'être déplacés. 

En même temps, à la suite des dysfonctionnements rencontrés par le numéro 1733,  l'ABSyM Wallonie lançait à tous les médecins wallons un appel à un arrêt de travail ce 7 juin entre 10h00 et 11h00. 

En mai dernier, l'ABSyM Wallonie tirait la sonnette d'alarme par rapport au fonctionnement déficient du 1733 et aux obligations non fondées relatives à la garde qui sont imposées aux médecins-généralistes. "A ce jour, nous devons répondre pendant la nuit, de 23h00 à 08h00, à toute demande des citoyens, même les plus farfelues. Nous assurons donc le tri qui devait se réaliser par le 1733 et ce, pour un honoraire de disponibilité de 7,14 euros de l'heure", précise le Dr Luc Herry, président de l'ABSyM Wallonie. "On est passé d'un appel pendant la nuit à facilement 10" déclarait  mardi soir sur le plateau de Notélé Dominique Cardinale, présidente de l'association des généralistes du Tournaisis.

L'appel du syndicat à solutionner ce problème auprès de Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la santé publique, est resté sans réponse. Par contre, les médecins généralistes de Wallonie Picarde (cercles de Tournai, Ath, Mouscron et Comines) ont, quant à eux, reçu une réponse du ministre qui balaie leurs arguments d'un revers de la main. C'est la raison pour laquelle ils ont décidé d'organiser une manifestation à Tournai mercredi afin d'exprimer leur mécontentement. 

Faute d'avancées dans ce dossier, et après consultation de son conseil d'administration, l'ABSyM Wallonie a pris la décision de soutenir les praticiens de Wallonie Picarde en appelant tous les médecins généralistes wallons à arrêter le travail mercredi, de 10h00 à 11h00. 

"Il est temps de faire entendre notre voix. Nous soutenons pleinement nos confrères de Wallonie Picarde. Il est plus que temps d'agir par des décisions politiques adéquates avant que s'instaure une pénurie de soignants dans ce pays, par démotivation. Le bien-être du médecin fait partie des objectifs du dernier accord médico-mutualiste. Où se trouve-t-il ainsi que l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée?", lance le Dr Herry.

"En ce qui concerne le tri des patients, il est fait et continuera d'être fait par le 1733, comme le préconise le Manuel belge de la régulation médicale", déclare pour sa part Frank Vandenbroucke. 

"Assurer ce rôle demande beaucoup d'efforts et d'organisation aux généralistes. J'ai écouté attentivement leurs inquiétudes. J'ai déjà élaboré des solutions, en concertation avec eux, pour résoudre le problème aigü du 1733 qu'ils soulèvent. Ces solutions ont été confirmées le lundi 7 mars par la 'Médicomut' qui a débloqué le budget nécessaire. J'ai aussi passé des accords avec ma collègue de l'Intérieur. Les discussions sur les solutions structurelles à long terme se poursuivent et les médecins généralistes y participent. Concernant les patients de niveau 7 qui appellent le 1733, dans certai ns cas, on pourrait dire que ces appels peuvent être reportés au lendemain. La question est de savoir si les critères du niveau d'urgence 7 doivent être adaptés. Une rencontre spécifiquement consacrée à cette question avec des représentants des médecins généralistes est prévue", précise le ministre.

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