Les jeunes MG flamands se liguent contre Kafka

Depuis début 2020, l’aile jeunes de Domus Medica, Jong Domus, a déclaré la guerre aux « nuisances administratives » subies par les MG. Dont les certificats ineptes. Une synergie a germé avec les syndicats flamands ASGB, VAS et AADM. Le GBO salue le bien-fondé de ce combat. Il explique avoir ouvert en interne un débat sur la pertinence, entre autres, des certificats d’ITT de courte durée.

« Les jeunes MG ressentent énormément de frustration face à des formalités administratives souvent inutiles. Soigner leurs patients consomme du temps, et ils n'ont pas envie d’en gaspiller à établir des certificats d'inaptitude pour des questions insignifiantes ». Voilà comment le président de Jong Domus, le Dr Anthony Dheere, résume le point de départ de la démarche.

Il s'est vite avéré nécessaire, aux yeux de Jong Domus, de s'associer aux différentes associations professionnelles. Cela donnera du poids au signal à envoyer aux autorités. Du côté de l’ASGB, le Dr Pieter Mertens confirme la perte de temps médical générée par des attestations dénuées de sens, « également sources d’incertitude et de perte de temps pour le patient, et qui coûtent cher à la société ». Un groupe de pilotage se concentre en priorité sur les certificats d'aptitude inutiles. « Les médecins en ont déjà pointé plusieurs exemples », indique le Dr Sylvie Geurts, vice-présidente du VAS (l’Absym flamande). « Notre objectif est de les identifier tous et de voir si nous pouvons les abolir ou les ‘réorienter’ pour que les MG n'aient plus à les établir. »

Il n’y a pas d’initiative symétrique au sud du pays, explique Paul De Munck. Le président du GBO est néanmoins convaincu que les MG francophones, jeunes ou moins jeunes, pourraient y adhérer s’ils étaient sollicités, la problématique n’ayant pas de frontière linguistique. Travailler sur le sujet est particulièrement opportun, poursuit-il, « puisque la simplification administrative est l’une des priorités que Frank Vandenbroucke a partagées avec les syndicats médicaux lors de l’unique - à ce stade - réunion avec eux » (*).

Le syndicaliste ajoute que le GBO a lancé en interne un débat sur le bien-fondé de « dresser des certificats d’incapacité de travail de courte durée. Aux Pays-Bas, le travailleur ne doit pas en présenter durant ses 2-3 premiers jours d’absence, à charge de l’employeur de faire vérifier la situation par la médecine de contrôle s’il le juge nécessaire. Le débat est toujours en cours chez nous, les avis sont partagés. Mais assurément, la question mérite réflexion. » Tout comme, ajoute Paul De Munck, celle des certificats scolaires brefs, ou de régularisation d’absence, et ceux d’aptitude sportive. « Le questionnement est double, il y a l’utilité administrative et puis un débat de fond : est-ce que l’examen tel qu’il est pratiqué aujourd’hui par le MG pour déclarer quelqu’un apte est scientifiquement pertinent ? Cela mérite d’être étudié. »

(*) Dans son communiqué du 28/10/2020, le ministre, évoquant les charges administratives pesant sur les MG, parle de plus de 100 attestations coexistant en Belgique et affirme que le gouvernement a l’intention de s’attaquer à ce chantier.

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