Infirmier de pratique avancée: «du support, pas de la concurrence»

Le syndicat français MG France se défie des options vers lesquelles lorgne le gouvernement Philippe pour remédier aux soucis d’accès aux soins primaires. Il redoute une réduction des missions confiées aux généralistes, pourtant toujours présentés comme centraux dans les parcours de soins. Exemple de dossier qui le turlupine? Les futurs IPA, «infirmiers de pratique avancée», avec formation accrue et (sans doute) autonomie à l’avenant. «Cherche-t-on à nous aider ou à nous contourner?»

Il y a peu, le gouvernement français annonçait son souhait d’élargir les compétences vaccinales des professionnels de santé et de généraliser dès 2019 la vaccination contre la grippe en pharmacie, au vu du succès de l’expérience qui s'est déroulée cet hiver dans des officines de Nouvelle-Aquitaine et d’Auvergne-Rhône-Alpes.

A présent, il étudie la création dans la sphère de l’art infirmier de ce que MG France appelle «un nouveau métier au profil de compétences très proche de celui des médecins généralistes»: les IPA, les infirmiers de pratique avancée. Moyennant l’ajout de deux ans de formation complémentaire au cursus classique de trois ans des IDE (les «infirmiers diplômés d’état», s’acquittant de soins généraux), on diplômerait des prestataires spécialisés qui «auraient le droit de faire des diagnostics, de prescrire des examens complémentaires ‘de base’ et de prescrire des traitements», dépeint MG France. Il ajoute que les syndicats infirmiers réclament pour cette nouvelle profession un maximum d’autonomie.

Le syndicat rappelle que les MG ne demandent pas à être dépossédés de pans de leur activité, mais bien d’être épaulés, quand ils sont sous tension, quand ils sont en sous-nombre. Ils espèrent être libérés de tâches médico-administratives et pouvoir compter sur un support pour faciliter la coordination des soins. «Nous attendons de travailler en équipe de soins primaires, mais nous observons que les tentatives de contournement du médecin traitant se multiplient», s’alarme-t-il.

Son président, Jacques Battistoni, a résumé clairement dans le Figaro(1) ce que contestent ses adhérents: «nous sommes pour un exercice coordonné [avec les infirmiers], pas pour un exercice parallèle». Créer une nouvelle concurrence, c’est risquer d’étouffer le métier qu’on cherchait à seconder…

(1) en date du 4 avril 2018

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