Grogne des confrères de Saint-Nicolas: la GOL n’entend plus réagir

Marie-Eve Janssen, généraliste à Ans et vice-présidente de la GOL (l’asbl Garde de l’ouest liégeois), n’a aucune envie de polémiquer sur les propos du Dr Francesco Sferrazza, de Saint-Nicolas, que nous avons rapportés dans un article précédent. Pour elle, il s’agit de deux visions qui ne s’accordent pas. «Nous ferons avec ces confrères ou sans eux. Nous nous sommes fait suffisamment attaquer de toutes parts par l’avocat mandaté par l’un d’entre eux, et nous n’avons plus envie de continuer à recevoir des courriers incendiaires.»

Petit résumé de la controverse. Une grande zone de garde a été créée l’an dernier à l’ouest de Liège, chapeautée par la GOL et s’appuyant sur un PMG. La formule n’a pas plu à une partie des MG de Saint-Nicolas, qui ont décidé de ne pas y adhérer. Ces confrères, qui ont pris un avocat pour défendre leurs intérêts, ont poursuivi entre eux leur service à la population sous la forme d’une garde ‘de patientèle’ recouvrant 45.000 habitants. Medi-Sphere a, dans sa dernière édition (n°565, 28/09/17) relayé leur lecture de la situation, livrée par le Dr Sferrazza. Nous donnons à présent la parole à «l’autre camp».

Comme signalé d’entrée de jeu, Marie-Eve Janssen, la vice-présidente de la GOL, n’a aucune envie d’alimenter la polémique. Dans notre interview précédente, Johan Sterkendries, ex-président de la FLAMG, la Fédération des cercles de la périphérie de Liège, et observateur du dossier, exprimait d’ailleurs l’impression que les choses allaient désormais en rester là, de part et d’autre.

La GOL souhaite-t-elle s’étendre au point de couvrir une population allant jusqu’à 500.000 habitants, comme l’imaginent certains à Saint-Nicolas? «Il n’existe en tout cas pas de projet d’agrandir la zone actuelle du poste de garde», assure Marie-Eve Janssen, «mais de créer d’autres postes-satellites pour la journée et, peut-être (!), envisager alors une plus grande zone de garde la nuit et le week-end, avec le chauffeur dont nous disposons, histoire de mutualiser les moyens et de diminuer la fréquence des gardes. L’année prochaine ou en 2019, en fonction de l’évolution des dossiers, nous devrons peut-être tenir compte d’une future obligation de quotas comme la mise en réseau coordonné de 400.000 habitants [lire à ce propos Medi-Sphere n°565: «Nouvelle politique des PMG: où en est-on?», ndlr] – à ne pas confondre avec les normes Inami actuelles pour la garde, à savoir un MG de garde par 100.000 habitants pour la journée et par 300.000 pour la nuit. Nous sommes en discussion avec d’autres zones pour cette question, mais chacun restera évidemment libre de son choix. Nous n’avons aucun pouvoir de coercition.»

«Pas au courant d’un tel problème»

La GOL dispose de son propre numéro de téléphone, le 1733 n’est donc toujours pas d’actualité dans la région. «Cela ne dépend pas de nous: le 1733 dépend encore du SPF Intérieur, et nous ignorons quand il passera sous l’égide du SFP Santé publique.»

Et qu’en est-il des nuits où la GOL serait débordée, amenant la police locale à faire appel au système de garde des médecins de Saint-Nicolas qui n’en font pas partie? «Je ne suis absolument pas au courant d’un tel problème», insiste Marie-Eve Janssen. «Je peux vous garantir en tout cas qu’après 22 heures, tous les appels passent par le système de tri Salomon [un système de tri des appels en nuit profonde, partant des hôpitaux liégeois, ndlr] et sont ensuite gérés par la GOL. Il y a eu des problèmes momentanés en 2016 à cause de la défection, quinze jours avant l’ouverture du PMG, de certains médecins de Saint-Nicolas. Un tel problème n’est donc pas possible, à moins peut-être que l’un ou l’autre médecin ne mentionne pas le numéro de la GOL sur son répondeur.»

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