Charge administrative, informatisation, défense professionnelle: vos premières réponses à notre enquête

Il y a 3 semaines, Medi-Sphere invitait les médecins à faire le bilan du quinquennat de Maggie De Block et posait 21 questions pour prendre la mesure de ce qui avait changé dans leur pratique durant ces 5 années. De ces premiers résultats émerge un net ras-le-bol de la charge administrative qui augmente. Et l’informatisation est ressentie comme faisant partie du problème. Quant à la défense professionnelle… voyez les résultats et les réactions!  La seconde partie des résultats et une interview exclusive de Maggie De Block sera publiée dans notre édition journal du 23 mai.

73% des MG francophones participants considèrent que leurs conditions de travail sur le plan administratif se sont détériorées depuis le début de la législature et de l’arrivée de Maggie De Block à la santé en 2014. Quant à l’informatisation des pratiques et les e-services, ils compliquent la vie professionnelle selon 62% des MG (32% pensent qu’ils la facilitent). Chez les 56-65 ans, cet avis est présent chez 8 MG sur 10.

Réactions syndicales
Tant du côté de Paul De Munck (GBO) que de Jacques De Toeuf (Absym), c’est l’étonnement zéro face à ce cri du cœur anti-formalités.

«On n’a pas cessé d’adresser plus de requêtes aux médecins, qui doivent compléter, encoder, justifier… des tas de choses. C’est la folie administrative, la norme omniprésente et le rapportage permanent», indique le vice-président de l’Absym. «On le sent parmi les confrères: la pression des contraintes bureaucratiques, cette frénésie de tout vouloir contrôler, les exaspèrent. Avec la marche forcée vers l’informatique, des procédures sont devenues électroniques, mais sans avoir été simplifiées. Il n’y a pas de dispositif réellement prévu pour soulager le médecin de ces tâches. Il doit s’en acquitter au détriment de la qualité du colloque singulier», analyse le Dr De Munck.

«Je suis un optimiste. Je pense que cela ira mieux, avec l’informatique, par la suite. Mais, à ce jour, le sentiment de complexification l’emporte», poursuit Jacques De Toeuf. Pour lui, il y a des encodages un peu stériles (si on poursuit le Graal du DMG archi-complet), des doubles encodages forcés (notamment dans les hôpitaux), des efforts consentis en vain (comme l’export de sumehrs sur les réseaux d’échange, tant qu’ils sont très peu lus par les spécialistes car c’est fastidieux d’y accéder), et «des outils pas adaptés aux besoins du confrère qui a le patient en face de lui».

Variations
Chez les spécialistes francophones, la charge administrative est jugée croissante par plus de répondants encore (85%). Idem au niveau de l’ordinateur et l’e-santé: 79% de 
spécialistes les couvent d’un œil noir.

Pour en revenir aux MG, le sentiment d’avoir vu sa vie professionnelle rendue plus difficile par l’e-Health est de plus en plus présent l’âge avançant. Il culmine, on l’a dit, chez les 56-65 ans (81%). A l’autre bout de l’échelle, chez les 25-35 ans, inversion de tendance: quasi la moitié (48%) jugent que l’ordi facilite la pratique. Mais il reste 42% de jeunes participants qui pensent le contraire…

Des écarts nord-sud sont aussi à l’œuvre: en Flandre, un total de 48% seulement des généralistes estiment que l’informatisation rend la vie (plus) dure. Les MG les plus âgés semblent négocier le cap plus facilement: il n’y en a «que» 58% à répondre que l’informatique complexifie la tâche.

Lire aussi:
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Derniers commentaires

  • Jacques HENNEBERT

    09 mai 2019

    On ne peut nier l'évidence car en France et en Allemagne on a supprimé les ordonnances électroniques.
    LE ministre de la santé (au lieu de 8 chez nous est loin d'être un imbécile ) que ce soit en France ou en Allemagne.
    de plus en Espagne on va bientôt les supprimer car c'était facultatif.
    Encore une histoire belge à notre actif.
    la Belgique n'existe que depuis 1830.
    Pour moi il est bien évident que l'on a inventé la régionalisation sans demander l'avis du citoyen pour trouver du travail par népotisme très mal éclairé mais hélas le coût de la vie augmente et celui des politiciens diminuent dans cette parodie de démocratie.

  • Agostino SFERRAZZA

    09 mai 2019

    ...