Une avancée vers une synergie de thérapies pour les mélanomes malins

Une équipe dirigée par le docteur Pierre Close, du GIGA Institute de l'Université de Liège, s'est penchée sur la manière dont les mélanomes malins développent une résistance aux thérapies ciblées, une étude qui fait l'objet d'une publication dans la revue Nature.

Les chercheurs impliqués ouvrent ainsi la voie à une nouvelle combinaison de traitements, qui devrait associer thérapies ciblées et médicaments de nouvelles générations visant à inhiber des enzymes particulières. La piste prometteuse, à développer dans les prochaines années, pourrait également s'appliquer à d'autres types de cancers pour lesquels le même mécanisme de résistance est à l'oeuvre, précise Pierre Close.

Au centre de cette recherche: la "postdoc" Francesca Rapino. Celle-ci a découvert, au sein du laboratoire liégeois, que les mélanomes soumis aux thérapies ciblées développent une résistance via un mécanisme d'adaptation particulier. Leurs cellules modifient, et "optimisent", leur manière de synthétiser les protéines. Cette adaptation vers une synthèse protéique optimalisée, que l'on ne retrouve pas dans des cellules saines, se fait grâce à une famille d'enzymes spécifiques, que les chercheurs ont identifiée. «Ce qui est intéressant, c'est que nous avons donc identifié une potentielle nouvelle cible thérapeutique dans le traitement de ces cancers», développe Pierre Close.

Il est en effet possible d'inhiber les enzymes en question. Ce traitement inhibiteur, à réaliser en synergie avec les thérapies ciblées existantes, permet de limiter le développement des mélanomes malins multirésistants, démontre la recherche. «Les cellules de mélanome devenu résistant étaient resensibilisées aux thérapies ciblées et mouraient par apoptose (mort cellulaire programmée), ce qui produit un effet anti-tumoral important», selon le communiqué de l'ULg.

«Nous avons, avec succès, testé l'hypothèse en laboratoire, en utilisant des modèles expérimentaux», précise Pierre Close. Mais «l'outil thérapeutique en lui-même doit encore être développé, ce qui pourrait se faire dans les années qui viennent», postule le chercheur Welbio et FNRS. L'avancée serait intéressante, d'autant que le mélanome est un cancer particulièrement «dramatique car très agressif». Selon l'université de Liège, on diagnostique un mélanome malin à quelque 3.000 personnes par an en Belgique.

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