Sclérose en plaques: les femmes de plus en plus touchées

La sclérose en plaques, maladie à laquelle une journée mondiale est consacrée mercredi, touche surtout les femmes et cette tendance ne fait que s'accentuer, pour des raisons encore inconnues mais qui pourraient être liées aux modes de vie.

«Aujourd'hui on compte trois femmes atteintes pour un homme, contre deux femmes pour un homme dans les années 50/60. C'est une vraie révolution épidémiologique», explique le neurologue Thibault Moreau, de la fondation française Arsep (Aide à la recherche sur la sclérose en plaques). La sclérose en plaques est une maladie auto-immune du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Elle provoque un dérèglement du système immunitaire, qui s'attaque à la myéline, la gaine protectrice des fibres nerveuses. On estime à plus de 2 millions le nombre de malades dans le monde (400.000 en Europe).

Selon les chercheurs, il s'agit d'une maladie multifactorielle, combinant des facteurs génétiques (même s'il ne s'agit pas d'une maladie héréditaire) et environnementaux. Ce dernier point pourrait expliquer pourquoi de plus en plus de femmes sont concernées. «Cela pourrait être lié au changement des habitudes de vie», selon le professeur Moreau. Cette piste a été explorée dans une étude publiée en 2012 par la revue américaine Neurology. Les auteurs de l'étude postulaient que cette augmentation était associée au passage d'un mode de vie rural à un mode de vie urbain. Pour les femmes, l'urbanisation a entraîné «une hausse du tabagisme», «un usage plus fréquent des contraceptifs, un recul de l'âge auquel elles ont leur premier enfant» et un changement d'alimentation (par exemple, le remplacement du lait de chèvre frais local par du lait de vache pasteurisé industriel), relevaient les chercheurs.

Pour autant, les multiples facteurs, génétiques et environnementaux, ne sont pas encore tous connus, et on ignore le mécanisme selon lequel ils participent au développement de la maladie. L'âge moyen du début des symptômes est 30 ans. Le plus souvent, la sclérose en plaques provoque des poussées inflammatoires entrecoupées par des phases d'accalmie durant lesquelles la myéline se reconstitue en partie. Les symptômes sont variés: faiblesse musculaire, troubles de l'équilibre, de la vision, du langage, paralysies. A plus ou moins long terme, un handicap irréversible peut s'installer.

«On ne sait pas guérir la sclérose en plaques, mais on sait l'atténuer», note le Pr Moreau. Les traitements apparus depuis une vingtaine d'années améliorent la qualité de vie des patients et, grâce aux progrès de l'imagerie, le diagnostic, et donc la prise en charge, sont plus précoces qu'avant.

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