«Audition e-Crash»: guetter les effets concrets

Pour Thomas Orban, que la SSMG ait été invitée à relater devant l’administration de tutelle et les mutuelles, lundi soir en médico-mut, la réalité quotidienne vécue par les MG usagers des outils d’e-santé, c’est déjà un pas dans le bon sens. Pour transformer l’essai, il faudrait à présent des améliorations concrètes. Si le Nord du pays ne grogne pas tant sur la question, le banc flamand n’a pas contesté les dysfonctionnements, relate le président de la SSMG.

Lundi soir, la SSMG, mandatée par le Collège de la médecine générale francophone, a eu l’occasion de présenter devant la médico-mut une synthèse des témoignages arrivés via e-Crash, son point de recensement des dysfonctionnements des outils informatiques médicaux. Le président de la SSMG est non seulement satisfait d'avoir lancé e-Crash, mais aussi d’avoir été auditionné par l’Inami, qui avait convié pour la circonstance des représentants de l’ISP et d’HealthData, ainsi que l’incontournable Frank Robben.

Les constats d’e-Crash, pour faire bref (°), c’est bugs, instabilités, énervements, pertes de temps – y compris (et même surtout) rapportés par des MG pro-informatisation. Et, comme l’a signalé le Dr Parmentier, responsable de la cellule e-santé de la SSMG, «ce n’est pas judicieux d'imposer aux MG, dans un contexte pénurique, de la charge supplémentaire» avec des outils informatiques encore instables, qui deviennent obligatoires à cadence forcée.

En ce qui concerne les craintes du Collège francophone par rapport à la confidentialité des données TdS traitées par HealthData (lire par ailleurs sur ce site «Données TdS: le Collège demande aux MG d’en différer l’envoi»), Thomas Orban admet avoir reçu lundi soir, de la part d’experts de la plateforme, une série d’apaisements. Il n’en demeure pas moins que, si on en est arrivé là dans la défiance, c’est d’après lui parce que l’information des prestataires par l’ISP/HealthData n’a pas été optimale. «Il aurait fallu une communication plus didactique, pédagogique, vers les médecins. Ce n’est pas normal que la profession, via ses représentants syndicaux en médico-mut, n’ait d’autre choix que de faire un ‘acte de foi’, décider de faire confiance à des systèmes complexes que proposent des interlocuteurs experts. Ces derniers doivent (savoir) vulgariser.»

Mais toute cette grogne, n’est-ce pas encore une manifestation du tempérament protestataire francophone? Thomas Orban a observé que si la Flandre ne proteste pas activement à propos des couacs des outils informatiques et des e-services, «à aucun moment le banc médical flamand présent lundi soir n'a marqué son désaccord avec les constats de dysfonctionnements que nous avons relayés».

Au final, c’est un sentiment «d'une prise de conscience des autorités» qui domine chez notre interlocuteur. «Maintenant, reste à en attendre les suites concrètes sur le terrain.» Et de citer des actions ou pistes dans l’air du temps (ou qui pourraient l’être), comme l’amélioration des helpdesks, des progressions des softs médicaux (notamment au niveau des bases de données médicaments), la prévision de délais maximum pour intervention et résolution des pannes de systèmes…

(°) Un article plus fouillé à ce propos vous attend dans le Medi-Sphere de ce jeudi 23 novembre.

> Lire aussi : 

Plan e-Health: «ne parlons plus de maladie de jeunesse mais de malformation congénitale» (SSMG) 

Consentement des patients au partage électronique de leurs données : la SSMG est méfiante

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