Annual European eHealth Survey 2017: le DPI, priorité n°1 des hôpitaux

Une toute récente enquête européenne auprès de 559 participants, dont 22 en Belgique, confirme la priorité au DPI dans les hôpitaux européens, suivie par l’échange de données et l’accès des patients à l’information. Un point faible pointé en Belgique.

Menée par le cabinet HIMSS Analytics (Healthcare Information and Management Systems Society, un prestataire de services et d’informations relatives à l’adoption et l’utilisation de l’IT de santé en Europe) auprès de 559 participants en Europe, dont 22 en Belgique, l’étude ‘Annual European eHealth Survey 2017’ indique que le top 3 des priorités actuelles est l’implémentation du dossier patient informatisé, l’échange de données avec les partenaires extérieurs et l’accès du patient à l’information. Avec en embuscade la cyber-sécurité.

Parmi les défis en matière d’e-santé, les hôpitaux citent le financement de leurs projets, les standards en matière d’interopérabilité et le ‘patient empowerment’, entendez la capacité pour le patient de se prendre en charge.

Il semble en outre que le dossier électronique ait d’ores et déjà pris le pas sur le dossier papier. Ainsi, près de trois quarts des données patients seraient numériques (l’Autriche, les Pays-Bas, les pays scandinaves et l’Espagne faisant figure de bons élèves avec plus de 80% de données disponibles en format électronique, alors que moins de la moitié des dossiers sont numérisés en Irlande notamment).

Par ailleurs, pour 95% du personnel hospitalier, l’informatique est perçue comme un facilitateur pour améliorer la santé et les soins du patient.

Pourtant, 62% du personnel de santé considèrent que les budgets alloués à l’informatique sont insuffisants, ceci donc malgré le fait que l’IT soit perçue comme un stimulant dans les initiatives d’e-santé. Cela dit, au-delà de cette insuffisance de moyens financiers, les hôpitaux sont confrontés à un manque d’ambition dans leurs objectifs en matière de transformation numérique. Pour preuve, environ la moitié des professionnels de la santé évaluent le support de leur direction générale comme plutôt modéré dans la mise en place des projets d’e-santé et se disent disposés à suivre des formations en matière de leadership.

Interrogés sur les défis à plus long terme, soit 2 à 3 ans, les hôpitaux européens évoquent le dossier patient informatisé géré par le patient lui-même, l’échange de données médicales avec des fournisseurs externes, le déploiement et l’adoption du DPI et les initiatives de self-monitoring par le patient lui-même. Une dernière évolution qui se révèle d’autant plus prometteuse que dans certains pays, le personnel médical rechigne encore parfois à travailler sur des dossiers électroniques.

 

La Belgique dans la moyenne

Si l’échantillon interrogé en Belgique n’était pas suffisamment représentatif, Bart Collet, nommé en début de mois ‘country lead’ de HIMSS en charge de faire la liaison entre l’écosystème belge en matière de santé et HIMSS, estime que la Belgique est moins loin que ses voisins dans le domaine du ‘personal health record’ et la possibilité pour les patients de gérer leur propre dossier médical. «Pourtant, des initiatives intéressantes existent, comme mynexushealth de l’UZ Leuven qui permet au patient d’accéder de manière sécurisée à ses données via PC ou smartphone», indique Bart Collet.

L’autre domaine dans lequel «notre pays n’est nulle part», est le ‘patient empowerment’, estime encore Bart Collet. A cet égard, il importe non seulement d’adapter les structures techniques et législatives, mais aussi de stimuler l’innovation, notamment en levant certaines barrières mises en place par les pouvoirs publics et en simplifiant certaines procédures et structures. «Un peu comme le fait la FDA aux Etats-Unis, il faudrait créer chez nous un cadre légal sous forme de ‘sandbox’ où les hôpitaux pourraient lancer des expériences pilotes en toute sécurité», poursuit Bart Collet. Cela permettrait notamment à notre pays de faire de l’innovation dans le domaine des soins, un secteur d’activité à part entière, éventuellement exportable vers nos voisins.

Enfin, Bart Collet se réjouit du rôle de locomotive joué par l’UZ Leuven et le CHU de Liège dans le domaine technologique et organisationnel, tandis que l’AZ Groeninge de Courtrai et l’UZ Brussel se distinguent surtout par leur accueil du patient, considéré désormais davantage comme un ‘client’, et que le tout nouvel AZ Zeno de Knokke inauguré le mois dernier se présente comme un «environnement de guérison».

> Découvrez ici quelques chiffres de l’enquête 

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