Crise sanitaire: 4 patients atteints d'un cancer sur 10 ont vu leur diagnostic retardé

Lors de la crise sanitaire, quatre patients atteints d'un cancer sur dix ont vu leur diagnostic retardé, et un sur dix avec de graves répercussions sur le degré d'extension de leur maladie, ressort-il mercredi des résultats d'une enquête en ligne réalisée auprès de 500 patients atteints d'un cancer ou en rémission par le magazine digital "My health, my life".

"La Fondation Registre du Cancer a monitoré le nombre de patients diagnostiqués durant les deux premières années de crise sanitaire. Elle estime qu'il y a 2.700 diagnostics de cancer non posés", pointe le magazine. 

En outre, près de 70% des répondants ont vu leur traitement et/ou opération reportés à cause de la pandémie, selon l'enquête.

De manière plus générale, 9 personnes interrogées sur 10 estiment que la pandémie a eu un impact sur leur qualité de vie. Les répercussions sont multiples: détresse émotionnelle (38,8%), dépression (37,2%), douleurs physiques par manque de traitement (31,8%), symptômes plus virulents par manque de prises en charge (31,2%) et solitude (28,4%). Une diminution de la qualité des soins prodigués est également constatée dans de nombreux cas. 

Quelque 40% déclarent par ailleurs avoir déjà fait l'objet de rejet ou de discrimination directement lié à leur maladie: un tiers de la part des institutions (banques, assurances?) et un autre tiers de la part de collègues et/ou supérieurs.

Près de sept patients sur dix disent en outre que leur diagnostic a eu un impact sur leurs finances.

"Il existe un besoin évident d'une approche plus holistique des problèmes des patients atteints de cancer", estime Stefan Gijssels, président du Patient Expert Center. "Pour la plupart des patients atteints de cancer, il y a un impact sur le plan financier, auquel s'ajoutent des situations de rejet, voire de discrimination, des problèmes d'isolement et d'incompréhension (...). Dans 60% des cas, il n'y a même pas d'approche interdisciplinaire de la part de l'hôpital. Les associations spécialisées de patients pourraient jouer un rôle complémentaire important à cet égard", conclut-il.

La plateforme internet "My health, my life", à l'origine de l'enquête, est destinée aux personnes de tous âges, confrontées à un cancer ou une maladie hématologique.

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